Swing à la nurserie
La république du centre – 1988
Dorothée ne prend pas les enfants pour des mômes. 5.600 fans l'ont applaudie à Orléans. Bécassine peut rentrer chez sa cousine...
ORLEANS. Plein les couettes avec Dorothée, la diablesse en collants roses qui déménage la nurserie. C'était hier dimanche au parc des expositions, transformé pour la circonstance en gigantesque jardin d'enfants. Les spectateurs, au nombre de cinq mille six cents et des sucettes, dont la grande majorité pouvait passer tranquille sous les barrières sans se baisser !
Dorothée, elle, n'a pas attendu 1989 pour porter la révolution dans les berceuses. Aujourd'hui, « Colas mon p'tit frère » fait dodo avec une marée de décibels entre les oreilles, et dans le grand hall du parc des expos, les mômes déchaînés réclamaient de la comptine qui décoiffe avec autant de punch que les grands frères lors d'un concert rock. Une voix à faire rentrer qui vous savez avec son bouclier magique sous terre, une sono à l'épreuve du Zénith, bref un spectacle rodé jusqu'à la pointe de sa queue de cheval, Dorothée leur en a donné pour l'argent... de leurs parents.
Mais qu'a donc ce petit bout de bonne femme, gentil minois made in TF1, pour déchaîner ainsi nos chères têtes blondes ? Réponse sur la scène. Un professionnalisme de première bourre et qui ne prend pas les enfants pour des chérubins. De la chanson qui swingue sans zozoter, inutile de citer ici tous les titres aussi connus que les « Ewoks », « Docteur », etc., une mise en scène impeccablement huilée avec mini-sketches à l'appui et l'orchestration sans failles des « Musclés ». Et puis cet art indéfinissable d'interpeller la salle, de faire entrer chacun des enfants présents dans son jeu « aujourd'hui, vous avez le droit de tout faire, je veux vous entendre crier, chanter, hurler, c'est comme ça que je vous aime... ».
Et comment voulez-vous discuter avec des arguments comme ceux-là ? Dimanche soir, il a dû y avoir du rififi à l'heure du marchand de sable !
C. A.
Du beau spectacle pour une foule de fans en culotte courte... mais parfois l'idole est loin des yeux loin du cœur...
(Photos Laurent Gernez).