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Robert Réa - Producteur

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Robert Réa, réalisateur et aujourd’hui producteur dans l’animation, nous raconte les débuts du « Club Dorothée ».

 

"Au début, j'ai commencé par faire du banc-titre. Puis j'ai été caméraman. Puis opérateur, puis réalisateur et pour finir, producteur. J'ai réalisé de grandes émissions comme Champs Elysée, avant de faire la rencontre de Jean Luc Azoulay et Dorothée. Quand ils ont décidé de passer sur TF1 lors de sa privatisation, ils m'ont proposé de venir avec eux leur donner un coup de main car personne n'avait jamais fait ça en France : mille heures d'émission par an! J'ai accepté, tout en sachant que cela allait être difficile, car nous avions un tout petit stock, nous ne possédions pas encore de studio, rien; et il fallait aller acheter les séries au Japon. C'est ainsi que j'ai découvert l'essentiel de la production japonaise. Et puis on a pris la décision de travailler avec un groupe de musiciens pour l'ambiance sur le plateau. Ayant sympathisé, j'ai commencé à tourner les clips de Dorothée, et aussi ceux de Bernard Minet qui prenait de la popularité en solo.

Je suis resté deux ans, c'était génial. J'ai vécu une grande aventure avec les débuts de la télévision privatisée. Parfois on tournait les clips en un jour, deux jours... voire la nuit dans un coin de studio car il n'y avait pas eu de place libre durant la journée. Mais l'ambiance était très détendue, très sympa. J'en garde un excellent souvenir.

Je me souviens du clip de Bioman, essentiellement, de par son succès. J'avoue avoir oublié un peu le reste. Il faut bien prendre conscience qu'à l'époque, les clips n'étaient pas aussi sophistiqués qu’aujourd’hui, et permettaient surtout de diffuser la chanson à la télévision. Je pense que si on les avait tournés aujourd'hui, on aurait pris plus de temps. Mais on avait beaucoup de travaux à accomplir en même temps.

Durant mes deux ans au Club Dorothée, j'étais dans le comité de sélection des dessins animés, pour savoir lesquels acheter. J'en ai visionné un très grand nombre. Je choisissais les séries en fonction de la programmation et de la demande. Quand le programme était trop axé sur un genre action, pour les garçons, nous visionnions des séries pour filles, afin de leur trouver une série pour qu'elles aussi puissent regarder l'émission. Si certaines séries étaient éliminées d'office car trop violentes, d'autres avaient un scénario très intéressant, mais avec des scènes violentes que nous devions couper. Que faire? Ou couper? Mais comme la demande était là, on achetait ces séries pour que le public puisse en profiter, même si nous devions les censurer, car le Club Dorothée était avant tout un émission pour la jeunesse."

Extrait de "Dorothée : Merci pour la récré" - Editions de la Lagune - 2008

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