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Portrait – Dorothée

Abricot n°5 - 1987

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Par Margaux Arthur

Dorothée, star incontestée des enfants, ne se positionne ni en maîtresse ni en maman, mais en amie. Dans l'entretien qu'elle nous a accordé, elle explique pourquoi, à son sens, le livre et la télévision sont complémentaires.


M.A.: Deux Olympia, un Zénith, neuf millions de disques vendus, une popularité à son apogée : où en êtes- vous?
DOROTHÉE : Je suis sur un escalier. Ma vie est un escalier dont chaque marche a été, et sera, une étape. Toutes ces étapes m'ont appris quelque chose, même celle du chômage. En quelque sorte, ma carrière s'est imposée à moi. Il a juste fallu beaucoup travailler.

M.A.: Et l'échelle, où va-t-elle ?
DOROTHÉE: Je n'ai pas dit « échelle », j'ai dit « escalier ». Sur une échelle, il y a un moment où ça devient casse-gueule. L'escalier peut s'arrêter, peut continuer, je ne sais pas. Pour le moment, je travaille.


M.A.: La télévision devient omniprésente pour nos enfants. Considérez-vous cela comme un bien ?
DOROTHÉE : Je crois que les enfants dosent plus leurs loisirs qu'on ne le pense : ils jouent dehors, font du sport, apprennent le piano ou la danse. La TV est moins magique pour eux. Ils font la part des choses.


M.A.: Et la lecture?
DOROTHÉE: Il est très important que les parents fassent lire leurs enfants : c'est par le livre que l'on rêve, que l'imaginaire se développe. Tous les gosses se promènent avec des bouquins, maintenant. Les parents incitent à la lecture. A la télé, c'est difficile de parler des livres, et pourtant j'essaie au maximum. Surtout quand je vois le nombre de fautes d'orthographe dans mon courrier...


M.A.: Allez-vous être « nouveau parent » ?
DOROTHÉE : Je ne sais pas. Je n'ai jamais rien planifié, ni ma carrière, ni mes vacances, ni un enfant. Quand il sera là, je verrai bien si je peux continuer à travailler ou s'il faut que je m'arrête.


M.A.: Comment choisissez-vous les dessins animés?
DOROTHÉE : D'abord, le courrier me guide. J'ai reçu des dizaines de milliers de lettres qui demandaient Goldorak et Candy. Même les mères demandaient Candy ! Il faut satisfaire ces demandes. Ensuite, mon goût personnel. J'adore les Mini-Pouss et je les ai achetés. Le marché du dessin animé est très réduit. On ne trouve presque pas de longues séries, qui permettent aux enfants de s'y habituer et de les aimer.


M.A.: Vous achetez donc ce que vous trouvez?
DOROTHÉE : Non non, je sélectionne tout de même.


M.A.: Ces milliers de lettres que j'ai vues dans l'entrée, vous les lisez?
DOROTHÉE : Oui, je lis mon courrier le soir. J'adore ça. Je fond à chaque fois qu'une petite fille me dit : « Je t'aime. »


M.A.: Et les garçons?
DOROTHÉE : Ils ne me le disent pas. Ou moins. Mais il y a des jeunes de 15-16 ans qui m'écrivent. Ils m'ont connue quand j'ai débuté et m'ont suivie. Je reste toujours une amie pour eux et c'est ça qui est bien.

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