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Dorothée - "Peyo, mon ami"
Décembre 1992

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Le 24 décembre 1992, Dorothée annonce, émue, le décès de son ami Peyo dans le "Club Dorothée". L'animatrice nous propose de revoir un extrait de l'émission du 18 novembre de la même année où Peyo était venu présenter son nouvel album, fraîchement sorti, “Le Schtroumpf financier”.

 

"On a beau avoir des millions d’amis, il en est qui vous manquent lorsqu’ils ne sont plus là. Jadis, lorsque j’étais déjà une enfant, je m’amusais à parler Schtroumpf à l’école. C’était l’époque de « La flûte à six trous » et du « Schtroumpf noir » et cette forme de langage nouvelle nous faisait rire, mes copines et moi. Voici quelques années, j’ai eu le privilège de faire la connaissance du père de ces merveilleux lutins. « Récré A2 » devait diffuser la série télévisée et j’avais été choisie pour enregistrer la chanson du générique.

Dans la foulée, nous avons réalisé des livres disques avec des histoires courtes et Peyo, perfectionniste hors pair, a tenu à en dessiner les pochettes. L’occasion de nuits blanches au cours desquelles il nous envoyait de Bruxelles, grâce aux premiers fax, des dessins qu’il corrigeait avant l’aube, en se pliant à toutes sortes d’impératifs techniques avec une gentillesse exceptionnelle. Des souvenirs que nous avons mille fois évoqués au cours de rencontres devenues plus amicales que professionnelles. A chacun de mes concerts à Bruxelles, il est venu avec sa femme, la chère Nina, et ses enfants, Véronique et Thierry. Lors du dernier, il s’est toutefois fait excuser : il venait d’être opéré et c’est son petit-fils qui a occupé le fauteuil que nous lui avions réservé. A l’occasion de la sortie du « Schtroumpf financier », il avait participé au « Club Dorothée » en me réservant une grande surprise. Après l’émission, il m’avait en effet avoué qu’il avait décidé d’exaucer mon vœu : cela faisait des années que je l’implorais de reprendre « Johan et Pirlouit », mes personnages préférés. J’avais même, je l’avoue, été à la base de l’adaptation télévisée de leurs aventures : je l’avais encouragé à concrétiser ce projet alors qu’il hésitait encore. Une production qui lui avait donné le goût de renouer avec les héros de ses débuts. Il avait enfin pris la décision de s’y atteler et avait même écrit un premier scénario…

C’est dire la tristesse que j’éprouve lorsque je regarde le dessin qu’il m’a offert et que j’ai soigneusement fait encadrer : une caricature où je suis représentée en schtroumpfette, réalisée avec le talent et la simplicité qui étaient ses qualités premières. Alors que sa renommée internationale aurait pu faire de lui un homme intouchable, il est resté modeste, prenant le succès qui lui arrivait comme un bonheur de la vie. Un sourire permanent et des yeux aussi bleus que ses Schtroumpfs, qui ont été la cause de mes premières larmes en direct à l’antenne, lorsque j’ai annoncé son départ. Vous comprenez pourquoi…"

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