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Patrick – Un avenir à bâtir

Télé magazine – 30 janvier 1988

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Patrick Simpson-Jones a rejoint Dorothée sur la Une mais n'a pas pour autant
abandonné son projet d'animer une émission culturelle. En 1982, Antenne 2 avait décidé de changer les habitudes et d'offrir aux téléspectatrices un présentateur. Patrick Simpson-Jones fut en effet le premier homme à entrer dans le gynécée des speakerines. Un rôle qu'il accepta au début comme un défi, un pari à relever. Mais il faut bien admettre que dans les trois mètres carrés de la cabine de présentation, on finit par manquer d'oxygène.


PLUS DE PLAN SERRE
L'homme-tronc eut envie de se dégourdir les jambes : « Je ne renie pas cette expérience, mais mon « originalité » s'est vite transformée en handicap. J'ai mené une vie fabuleuse mais j'en ai eu assez d'être cadré en plan serré. » Simpson-Jones espérait se voir confier d'autres fonctions toujours au sein d'Antenne 2 à qui il soumit un projet d'émission sur le sport qu'il avait conçu avec son confrère et ami Patrice Laffont, mais aucune proposition ne lui est parvenue.
Pourtant, depuis son arrivée en 1979 sur la deuxième chaîne, Mister Jones a pu faire ses preuves. Il y a tout fait ou presque : « L'école des fans », en passant par « Télé-
matin », « Entrez les artistes » ou « Des chiffres et des lettres ». Encore un polyvalent qui effraie... Parce qu'en plus, Mister Jones, de père anglais et de mère corse, parle quatre langues. « Le fait de connaître plusieurs langues étrangères m'a en fait causé plus de tort qu'autre chose. On s'est méfié de moi ».


UNE NOUVELLE FAMILLE
Patrick-Simpson Jones a donc déménagé. Il a quitté Antenne 2 pour TF1, dans l'espoir que la maison Bouygues lui offre la possibilité de construire un avenir solide. « Antenne 2 n'a fait aucun effort pour me garder. J'y suis resté neuf ans et c'était ma famille... » En tout cas, là, il peut enfin faire autre chose que présenter les émissions des autres... En compagnie de Dorothée, qui était déjà sa complice en 1979 dans « Récré A2 », il anime une émission pour les jeunes : « Dorothée matin ». « C'est la plus grande production de télévision : neuf heures d'émission par semaine, ce qui signifie un travail énorme ». En un mois, deux-cent soixante heures de tournage, avec des pointes de dix- sept heures par jour : « Je ne ferais pas ça toute ma vie mais c'est passionnant de travailler avec les gosses. Ils ne pardonnent rien, mais disent toujours la vérité. Avec eux, pas de complaisance possible ».
Quant aux idées l'animateur n'en manque pas bientôt un nouveau disque, et puis un projet auquel il n'a pas renoncé : enseigner la langue de Shakespeare aux Français grâce à une émission originale et divertissante. Mais, face aux séries et aux jeux télévisés, un tel projet a-t-il une chance d’aboutir ?


Valérie Philippe

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