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Dorothée : « On a fabriqué une fausse image de moi »
La vie - 21 Octobre 2010

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Chanteuse, actrice et animatrice de télévision, Dorothée revient sur scène, au Zénith de Lille le 17 décembre et à Bercy le 18.
 

Quand vous étiez petite, vous vouliez devenir égyptologue. En grandissant, vous êtes donc passée des momies aux enfants.
Je voulais surtout ne pas être comme ma mère, femme au foyer. Ce qui m'attirait dans l'égyptologie, c'était le terrain : gratter la terre, faire des fouilles, trouver des trésors. Mais, quand j'ai vu tout ce qu'il fallait apprendre pour réussir le concours du musée du Louvre, j'ai laissé tomber ! Heureusement, d'ailleurs, parce qu'en visitant les Pyramides j'ai découvert que j'étais claustrophobe.


Vos débuts à la télévision ont été difficiles. En 1976, en vous congédiant, la directrice des
programmes se serait écriée : « Elle est incapable d'animer des émissions pour la jeunesse ».

J'aurais bien aimé lui demander le pourquoi du comment. Peut-être voulait-elle mettre quelqu'un d'autre à ma place. En tout cas, je n'avais aucun reproche à me faire, et j'ai vraiment vécu sa décision comme une claque.


Pourquoi ceux qui s'adressent aux enfants sont-ils si souvent dénigrés par les adultes, comme Chantal Goya et vous, ou au mieux snobés, comme Henri Dès, par exemple ?
C'est une question que j'aimerais vous poser. Je ne vois pas ce que nous avons fait de si négatif, en quoi nous avons été méchantes ou agressives. Toute une génération a été élevée avec nous les enfants qui nous ont suivies sont-ils tous devenus débiles ? Aujourd'hui que nous durons, je peux comprendre que ça en agace plus d'un et qu'on nous attaque, mais à l'époque...


Il y a 20 ans, Ségolène Royal, prenant pour cible le Club Dorothée, vous reprochait la violence de vos dessins animés.
C'était une réaction bêtasse et d'autant plus gratuite que ses propres enfants regardaient l'émission. Est-il besoin de préciser que ses critiques n'ont eu aucune incidence sur la façon que j'avais de faire mes émissions ?


Au plus fort de votre succès, avec AB productions, vous aviez aussi l'image d'une habile businesswoman, engrangeant les millions sur le dos des bambins.
Comment les journalistes ont-ils pu fabriquer une image aussi fausse de moi ! J'ai de temps en temps les pieds sur terre mais, le plus souvent, je vis la tête dans les nuages. Je n'ai jamais eu ma société de production, je peux diriger une équipe en vrai, mais pas jongler avec les chiffres. Je suis complètement artiste, pas du tout femme d'affaires, et, avec AB, c'était justement ça la clé du succès : l'association de l'artiste et du financier.


À Lille ou à Paris, en décembre prochain, il y aura sans doute dans la salle moins d'enfants qu'en 1990, mais... plus d'homosexuels.
Absolument, j'ai le même public que Chantal ou que Dalida à l'époque. Ils connaissent mes chansons par cœur, ils tapent des mains, ils dansent, c'est un excellent public. Cela dit, la salle sera diverse, car beaucoup des enfants de Récré A2 ont eu à leur tour des enfants et ils ont très envie aujourd'hui de leur montrer ce qu'ils regardaient petits!

 

Gérard Miller

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