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[Mon idéal]
Jours de France - 1990
-Le pouvoir que vous détenez ne vous donne pas le vertige ? Vous ne le trouvez pas arbitraire ou injustifié ?
Non, parce que je le tiens de l'enfance. Des mamans au foyer ont fait le test, le mercredi après midi, de laisser leur récepteur allumé pour leur bébé de dix-huit mois. Rien ne se passe, sauf au moment où j'apparais, où je parl, où je chante. Alors l'oeil s'écarquille, l'oreille est aux aguets.
-Votre vrai public se situe entre trois et quatorze ans, c'est ce public là qui vous pousse à tenter le paris de Bercy, où à partir du 6 janvier, 250 000 personnes, dit-on, sont attendues.
Exactement, c'est un pari fou, un pari de garçon, un pari d'homme, j'en suis morte de trac. Mais je le gagnerai. Seuls Hallyday et Sardou ont rempli les 12 000 fauteuils de Bercy pendant trois semaines. Je m'attaque à leur reccord, j'ai des supporters de six ans qui dansent le rock comme des diables et une infrastructure du tonnerre. Rouveyrollis est aux éclairages, Chris Georgiadis, l'ancien premier danseur de Sylvie Vartan, règle mes chorégraphies. Je suis habillée par Gérold Crews, un couturier américain de vingt-sept ans vivant à Paris. Sur trente titres, j'en crée dix nouveaux : ceux qui figurent sur mon dernier album "Tremblement de terre" (sorti il y a six semaine, ce quatorzième album est déjà disque d'or avec 180 000 exemplaires vendus).
-Votre signe astrologique ?
Le cancer, signe de la famille. L'important, c'est ma mère Jacqueline, mon père est mort en 1977.
-Vos signes extérieurs de richesse ?
Les collections de bandes dessinées de mon appartement, porte Maillot ; ma lithographie de Leonor Fini ; ma bébé jeep Santana rose ; mon Yorkshire noir et feu, Roxan. Ca vous étonne ? C'est tout !
-Votre idéal ?
Avoir un enfant à moi, tout en continuant à distraire ceux des autres.
-C'est pour quand ?
Le plus difficile reste à faire, trouver le papa.