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"Mes rêves et mes regrets"
Télé 7 jours - 1989

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Tandis que sa joyeuse bande continuait de tourner, l’amie des enfants nous a parlé mariage, maternité, solitude, religion, politique et métier.

 

Dorothée a transporté son club dans une villa de l'arrière-pays niçois. Autour de la piscine, les techniciens s'affairent, tandis que, dans l'eau, on reconnaît la joyeuse bande de l'été sur TF1 : Dorothée, Ariane, Jacky, Patrick Simpson-Jones et Corbier. De temps en temps, Dorothée se penche vers Ariane et pose sa main sur le ventre rond de cette future maman (un fils, Tristan qu'elle attend pour début novembre.)

 

Ce geste de tendresse cache-t-il des regrets ?

Je n'ai pas encore décidé quand ce sera, mais je sais déjà que je souhaite avoir deux enfants. J'ai autour de moi des exemples d'enfant unique. Ce n'est pas une situation idéale. Mon rêve serait d'avoir des jumeaux : une fille et un garçon. Ma grand-mère en a eu. Il paraît que cela saute une génération. Mon frère, Jean-François, qui travaille au CNRS, a sept ans de plus que moi. C'est un trop gros écart. Il m'a fallu atteindre l'âge de 20 ans pour connaître la véritable complicité entre frère et sœur.

Vous êtes l'unique saltimbanque de la famille ?

Il n'y a pas d'artiste chez nous, mais papa a été le détonateur de ma carrière. Il chantait très bien et, dans la maison, on vivait en musique et en chansons : Rina Ketty et Ray Ventura par exemple. Mon père avait inventé un "truc" pour m'aider à retenir mes leçons. J'étudiais mes résumés d'histoire et de géographie en les chantant. Il n'y a que pour les maths que sa méthode n'a pas marché. J'ai partagé les goûts de Papa jusqu'à l'arrivée des Beatles.

 

Vous avez été élevée par un couple uni. Que pensez-vous du mariage ?

Je n'ai aucun a priori. Je ne peux pourtant pas dire si je me marierai un jour. Si j'apprécie de vivre avec quelqu'un sans passer par l'église et devant monsieur le maire, je ne suis pas contre une union sans formalité. La naissance d'enfant ne signifie pas forcément mariage. Tant qu'on est bien avec quelqu'un pourquoi aller chercher plus loin ?

Vous avez été élevée chez les religieuses, avec une éducation prônant notamment le mariage ?

Petite, j'allais à la messe tous les dimanches. Aujourd'hui, je délaisse un peu les offices religieux, surtout depuis que la messe n'est plus dite en latin. J'aimais les rites et les chants. Pour prier, on n'est pas obligé d'aller à la messe tous les dimanches. Il y en a tant qui y vont par habitude...

On parle beaucoup actuellement des droits de l'enfant. On s'interroge pour leur assurer une meilleure protection.

Il m'est difficile de répondre à ce grave problème alors que je suis à Nice pendant tout l'été avec le seul but d'amuser les enfants. Sachez que je participe d'une façon très privée à la défense des droits de l'enfant.

 

Qui dit enfants, dit vacances.

Pour moi, les vacances, c'est l'été en Bretagne (ma famille maternelle est à 200 % bretonne) et l'hiver en montagne, à Megève. J'adore l'iode, le vent. J'ai du mal à apprécier la Méditerranée sans marée, sans crevettes ! En vacances, je ne fais rien. Je m'occupe de mes plantes, de mon chien, Roxan, qui, je le précise, reçoit un énorme courrier ! Je prépare des petits plats pour Maman et mon frère.

Vous êtes très entourée ?

Souvent oui ! Mais je connais, comme tout le monde, des moments de solitude. Quand j'ai le moral à zéro, je n'appelle pas les copains à la rescousse. Je préfère rester seule. Je suis comme tous les natifs du Cancer. On va jusqu'au fond et hop ! On se donne un coup de pied aux fesses et on refait surface la prochaine fois.

Vous serez toujours à la télévision dans vingt ans ?

Je vis au jour le jour. Je n'ai jamais fait de plan de carrière en me disant, par exemple, qu'il faudrait que je change de chaîne. Ce sont les circonstances qui l'ont voulu. Mes débuts à "Récré A2", avec Jacqueline Joubert, c'était un grand pari. Nous avons commencé avec des cartons et des bouts de ficelle. On s'était dit : "On y va" et on sait ce que cela a donné. Nous avons travaillé dans la folie. Mais aujourd'hui le résultat est là.

 

Coup de folie, mais aussi coup de chance ?

Je crois au hasard et à la chance. J'en ai eu. Il suffit de savoir saisir tout ce qui se présente. Question d'opportunité. Malgré les apparences, je suis d'une nature timide et un rien flemmarde, mais c'est fou comme je sais ignorer ces deux handicaps lorsqu'il s'agit de me lancer dans ce que j'aime faire.

Vous voyez-vous en Nicolas Hulot au féminin ?

Dans mes émissions, il y a de l'action. Nous faisons un petit "Ushuaia"-bis ! Même si tous mes partenaires ne sont pas sportifs ! Bien que je ne sois plus très sportive, je suis très casse-cou. J'aurais aimé être cascadeuse, mais pas femme politique !

Vous ne votez pas ?

La plupart du temps, je m'abstiens de voter. Je ne suis pas une bonne citoyenne. Les hommes politiques sont gentils, mais en dehors de la politique. Moi, seul le public m'intéresse et pas ceux qui nous gouvernent.

 

En attendant Bercy ?

Après le Zénith, où je suis passée plusieurs fois, j'ai choisi cette vaste salle pour mon prochain spectacle en janvier 90. Ce sera un vrai concert rock mais sans excès. Avec des anciennes chansons et des nouvelles qui ne sont pas encore écrites. Nous allons travailler pendant les vacances.

Quel âge avez-vous ?

Dorothée sourit et c'est en chœur que Jacky, Ariane, Corbier et Patrick répondent : "Nous fêterons, le 14 juillet, comme tout le monde en France, le bicentenaire de... Dorothée."

Mireille TOUBOUL

 

 

LA VILLA DES VACANCES
Dorothée et son équipe (Jacky, Ariane, Simpson-Jones et Corbier) tournent leurs émissions dans la villa «Lou Soabran », en haut de Nice, l'ancienne résidence du maire, Jacques Médecin. Elle n'est plus habitée mais louée par des réalisateurs pour des tournages. On y prépare l'on des décors du film de Lautner, «Présumé dangereux », avec F. Perrin.


JACKY: "UNE MAISON POUR MES DEUX ENFANTS"
Jacky vient d'acheter une maison, pas sur la Côte d'Azur, mais à Chantilly. «De style 1910. A la rentrée, je continue les aménagements et je veux installer un jardin potager pour avoir de beaux légumes. » Le complice de Dorothée quitte Paris, où il a toujours habité, car Marie, sa fille aînée qui a déjà 4 ans, a eu, voici quatre mois, une petite sœur, Juliette: «Avec ma femme, Françoise, elles sont en vacances à La Baule et je fais des sauts de puce pour les rejoindre. J'essaie de profiter au maximum de ma famille. Jacky a sorti un 45 tours: « Rêverie d'un promeneur solitaire au pied du Fuji-Yama ». « Cette chanson démarre bien à la radio mais moins à la maison. Marie a une nette préférence pour Dorothée !»


LA VIOLENCE A LA TELEVISION
Dorothée continue d'être attaquée sur la violence à la télévision. On a beaucoup parlé de mes émissions. Il ne faut pas confondre violence et action. Dans les séries et les dessins animés que nous choisissons, seuls les robots sont des victimes. Nous ne gardons d'ailleurs ces séries qu'après référendum par téléphone, courrier, minitel, auprès des jeunes téléspectateurs. » Quand on lui parle des sévices, des viols dont sont victimes des enfants, Dorothée se met en colère : « Je ne peux être pour la peine de mort mais ces gens-là, il faut les enfermer ! »

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