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Dorothée : "Ma vie, je la dédie aux enfants"

Paris Match – 11 Septembre 1987

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Parmi les transferts de stars de la télévision, il en est un qui concerne les jeunes téléspectateurs: Dorothée quitte la chaîne de la « profession-passion » (Antenne 2).
Pour la vedette de « Récré A2», dorénavant, il n'y en a plus qu'une, c'est la Une ! Elle y animera les émissions pour les enfants, six heures le mercredi et deux heures le dimanche matin.

 De la responsable des émissions pour les enfants sur Antenne 2, Jacqueline Joubert, vous disiez: "C'est ma seconde maman". Aujourd'hui, vous la trahissez pour TF1. Elle n'est plus votre seconde maman ?
- Si ! J'éprouve toujours le même sentiment pour elle. Pour l'instant, elle est très fâchée. Mais ce n'est pas grave, ça passera. J'ai travaillé dix ans pour Antenne 2, et ça m'a vraiment fait de la peine de partir. Mais c'est bien de changer. TF1 m'a offert de réaliser ce que je voulais. Il faut grandir. Et puis, je suis contente de retrouver Jacky, un partenaire idéal, moche et très bête !


- Vous semblez de plus en plus maigre. Est-ce la télé qui vous fait cet effet?
- J'ai perdu dix kilos depuis que j'ai commencé. Cela fait quatorze ans de cela. A l'époque j'avais 20 ans mais, physiquement, je n'étais pas encore sortie de l'enfance.


- Comment êtes-vous devenue l'une des championnes du direct à la télévision ?
- Cette technique me vient peut-être du temps où j'étais speakerine. Je me trompais,
j'oubliais les noms, mais ça ne me bouleversait pas. J'enchaînais avec beaucoup d'aplomb et de spontanéité. C'est d'ailleurs pour cela que, plus tard, j'ai été engagée pour animer les émissions enfantines. C'est très curieux, les émissions enregistrées ou les émissions de radio me donnent cent fois plus le trac que le direct. Parce que je n'ai plus le secours de mes grimaces.


- Vous dites toujours, un peu comme pour vous dédouaner: "Le public d'enfants, c'est le plus dur qui puisse exister, le plus exigeant" ?
- C'est vrai. Si un enfant s'ennuie dans un spectacle, il va se mettre à parler à ses copains, il va se lever, jouer. Un adulte saura patienter, ou s'en aller discrètement à l'entracte.


- Un peu comme le héros du film "Tandem", vous avez fait, il y a quelques années, des animations dans les supermarchés. Ne croyez-vous pas qu'être malheureux, faire un travail dont on a un peu honte, ça rend plutôt bête et méchant ?
Pendant que vous êtes dans les ennuis jusqu'au cou, peut-être avez-vous raison. Mais si vous vous en sortez, alors il arrive qu'a posteriori on puisse extraire des années difficiles quelques idées simples et solides.


- Faites-vous partie de ces gens du spectacle qui donnent tout au public et cachent leurs gros chagrins avec un stoïcisme héroïque ?
- Je suis un peu comme ça. Nous sommes là pour divertir le public, pas pour lui expliquer combien de claques dans la figure on a pris dans l'année.
Moi, je n'ai rien d'autre dans la vie, pas d'enfant, pas d'homme. Le jour où on me signifiera mon congé, je ne pourrai me raccrocher à rien. Lorsque les enfants en auront marre de me voir, je le saurai. Et cela me fera sans doute beaucoup de peine. Même si je réagis un peu trop tard, eh bien tant pis!


INTERVIEW BEATRICE FONTANEL
PHOTOS PATRICK HORVAIS

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Cet été, à Megève, Dorothée est partie en longue randonnée à la Cote 2000. Dans les alpages, elle a fait les foins avec une colonie de vacances de Nantes. En médaillon, avec le cheval Sirocco.

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