Marathon-Woman
1988
Dorothée n'arrête pas... c'est devenu un lieu commun. Elle a beau se prétendre paresseuse. « Je déteste travailler ! » - on a peine à s'imaginer cette hyperactive au sourire nerveux lézarder au bord d'une piscine. TF1 est d'ailleurs tellement convaincue de sa rentabilité que tout comme Johnny Carsons ou Phil Donahu aux USA, on est en train à Paris, de lui construire un studio pour elle toute seule ! Six mille mètres carrés, de l'équipement le plus perfectionné... pour travailler mieux ! Mais pas plus! Dorothée est au maximum de ses capacités. On a beaucoup glosé sur sa décision de s'installer une chambre à coucher à côté du plateau lorsqu'elle a démarré sur TF1 privatisée. La France n'aime guère les battants. N’empêche, la fée des enfants a fait ses preuves en écrasant ses rivales du taux d'écoute, Chantal Goya incluse. Elle en paie le prix ! Un emploi du temps intensif qui lui interdit quasiment toute vie privée.
« J'ai les enfants pour rigoler… » et son équipe, soudée, sa vraie famille en réalité. Grâce au Minitel le Club Dorothée peut répondre au quart de tour aux goûts de son public. « Si un dessin anime leur déplait on change aussitôt. »
Productrice et femme d'affaires, Dorothée est à la tête d'une entreprise de trois cents personnes dont le chiffre d'affaires dépasse les 60 000 Fr. La société AB Production dont elle est un des membres lui fabrique toutes ses émissions. Riche Dorothée ? Elle dit ne pas aimer le luxe : petite voiture, petit appartement, petits bijoux.
Dans deux mois, dès le 26 novembre, elle sera la rockeuse des enfants au Zénith. Un spectacle polyvalent plus musclé que les précédents.
« Je sais bien que tout peut s’arrêter du jour au lendemain », remarque-t-elle, soucieuse aussi de cultiver un certain détachement. Frédérique Hoschedé, la petite speakerine d'il y a dix ans, est aujourd'hui une grande lucide encore capable d'humilité.