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Dorothée – La fée de Récré A2

Télé Magazine Vidéo – 27 juin 1981

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Danseuse. Chanteuse. Comédienne. Présentatrice. Elle refuse de faire un choix définitif. De se fixer dans une branche bien particulière de sa profession. Se pencher sur son passé l'ennuie. Comme n'importe quelle petite fille, elle a rêvé un jour de se faire applaudir sur une scène de théâtre. Et comme elle était du genre remuant, c'est Fred Astaire, le grand danseur de claquettes, qui était son modèle. Mais comme elle était aussi une petite fille sage, elle a passé son bac et préparé une licence d'anglais. Avec l'idée plutôt vague de se diriger vers le tourisme : « Ça permet de voyager, de voir des gens. La décoration d'intérieur m'aurait plu aussi. Mais, là, il fallait des maths et ça ne m'intéressait pas. »


Dans son lycée, elle faisait partie de la troupe de comédiens amateurs. C'est ainsi que Jacqueline Joubert la vit interpréter « Un caprice » de Musset. Jacqueline cherchait une jeune demoiselle pour présenter ses émissions pour la jeunesse : « J'ai passé un concours, se souvient-elle. Et c'est moi qui aie été choisie pour animer quatre heures d'émission en direct avec des gamins. C'était en 1973.

On croit généralement qu'alors les choses se sont succédées rapidement pour elle. Pas tout à fait. En effet, après « Les mercredis de la jeunesse », Dorothée passa aux « Visiteurs du mercredi », sous la houlette de Christophe Izard. Puis, après l'arrêt de la série, on la vit dans « Réponse à tout » ... Un an de travail, et ce fut le chômage.
« J'y suis restée huit mois. Sans indemnité, parce que je n'avais pas assez travaillé. J'ai dû faire du secrétariat pour vivre. Heureusement, j'étais chez des gens charmants, mais j'avais du mal à supporter les horaires. »

 Cette période un peu chaotique de sa vie pousse Dorothée à une certaine prudence.
« Je n'ai aucune sécurité dans mon métier. En tout, j'ai déjà connu dix-huit mois de chômage. Il faut se dire tous les jours que la gloire s'acquiert à titre précaire et révocable. Et je ne suis pas différente des autres ! »


Heureusement, en 1977, la télévision lui fit de nouveau risette. Antenne 2 cherchait une présentatrice, une « speakerine ». Comme on disait autrefois. Malgré son horreur des concours, Dorothée se présenta. Et fut de nouveau choisie, tout étonnée de ce qui lui arrivait : « Evidemment, reconnaît-elle, je n'avais plus le trac devant les caméras. Mais la majorité des autres concurrentes non plus. Elles avaient, pour la plupart, été speakerines en province. Nous étions donc bien toutes à égalité. »


De ce métier, elle a dit une bonne fois pour toutes que ce n'était pas une vocation irrésistible.
« On ne se rend pas compte du travail que cela représente. On a toujours l'impression que c'est très facile de présenter une émission, mais c'est faux. Et puis, à Antenne 2, nous écrivons nous-mêmes nos textes. Moi, j'ai une trame précise et j'improvise à partir de là. Cela demande souvent une véritable gymnastique : on n'a parfois aucune information sur les émissions. On écrit théoriquement des textes de la longueur qu'on veut, mais il y a aussi des impératifs techniques ».


Puis, il y eut aussi « Récré A2 ». Et le cinéma. Et la comédie musicale pour enfants. Avec toujours ce goût du risque qu'elle assume très bien, malgré la peur au ventre. Un nouvel hasard, un nouvel espoir...
Cet été, pour Dorothée, c'est vraiment changé. D'abord, deux disques, un 33 tours « livre-disque » et un 45 tours : « Candy raconte à Dorothée ».
Puis, toute la durée des vacances scolaires, elle invitera ses petits amis de « Récré A2 » à un spécial « Récré à table », diffusé chaque dimanche à midi. Elle-même, présentera son spectacle : « Dorothée au pays des chansons » dans de nombreuses villes de France. Il est aussi prévu qu'elle le reprenne à l'Olympia pour les prochaines fêtes de Noël.
Après ? Eh bien, il est tout simplement question que la plus malicieuse de nos présentatrices s'envole pour les Etats-Unis. Dans ce but, elle a appris le rock acrobatique. Et retrouvé un rêve : danser avec Fred Astaire.
«Ma vie privée ? Ça va très bien merci ». Dorothée n'en dira pas plus, sinon qu'il s'appelle Patrice, qu'il l'écoute, la réconforte et la protège, elle qui a tant besoin d'une épaule où s'appuyer. Car, malgré son calme apparent, il lui arrive d'être angoissée...
Mais Dorothée est de celles qui ont construit un mur de béton autour de leur vie privée. Déjà, au début de sa carrière, elle a choisi de réfugier son anonymat derrière un prénom rigolo, se justifiant en disant que les enfants trouvaient trop dur son vrai prénom, Frédérique, que son nom de famille, Hoschédé, n'était pas facile à retenir. En vérité, elle a ainsi signifié une fois pour toute la coupure entre sa vie professionnelle et sa vie de femme.
C. G.

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« MANO A MANO » AVEC CHANTAL GOYA
Un duel Chantal Goya - Dorothée ? Lorsqu'on a appris que la présentatrice d'Antenne 2 avait attendu que l'épouse de Jean-Jacques Debout en ait terminé avec son « Soulier magique » au Palais des Congrès à Paris, pour lancer son propre conte musical à l'Olympia, les langues sont allées bon train. Allait-il y avoir bataille de dames pour la conquête du titre d'idole des « douze treize ans » ? Les critiques, prenant pour la plupart ouvertement parti pour le travail effectué par Dorothée jetaient à qui mieux mieux de l'huile sur le feu. Notre blonde présentatrice s'en est tirée très sportivement en disant qu'elle admirait beaucoup ce que faisait Chantal « Son spectacle, qui fait évoluer de superbes masques est plein de rêve, de féerie et elle joue avec énormément de naturel et de sincérité ! »
Point critique, l'emploi d’enfants :
« J'ai très peur des enfants que l'on fait travailler sur une scène, car ils ont tendance à devenir terriblement cabots, plus insupportables que des adultes. On a une terrible responsabilité vis-à-vis d'eux. J'ai carrément opté, quant à moi, pour le gag, le comique de situation : Dorothée est un personnage qui, dès qu'elle fait quelque chose, le rate ! C'est drôle ! »
Il s'agit, bien sûr, de « Dorothée » héroïne du disque et du spectacle.

                                                
CINÉMA :
« Je ne veux pas faire n'importe quoi ! »
Dorothée a-t-elle abandonné le cinéma ou est-ce le cinéma qui a abandonné Dorothée ? La question la fait sourire. Lorsque François Truffaut, qui l'avait vue cligner des yeux à la télévision et avait été séduit par un charme qu'il disait « garçonnier », lui avait confié un rôle dans « L'amour en fuite », elle avait accepté parce qu'on ne refuse pas à Truffaut...
« Mais, franchement, je déteste me voir. Je pense toujours que j'aurais pu faire mieux. Dans « L'amour en fuite », j'étais sur un nuage. Je ne me posais pas de questions et j'étais tellement occupée à rassurer mon partenaire, Jean-Pierre Léaud, que je n'avais pas le temps de penser à moi. »
Pour son second film « Pile ou face », dirigé par Robert Enrico, elle fut un peu effrayée par Philippe Noiret, mais passionnée. « Je passais mon temps à regarder autour de moi. J'ai beaucoup appris dans ce film. Nous avons tourné durant un mois à Bordeaux, où acteurs et techniciens ne se sont pas quittés. Nous vivions dans le même hôtel. On se retrouvait le soir. C'était la vraie vie de cinéma telle que je la souhaitais. »


DOROTHÉE ET LA VIDÉO
Dorothée est une vraie « pro » du spectacle. Elle possède un magnétoscope qui est pour elle un instrument de travail désormais indispensable.
Elle ne l'a acheté qu'en 1979. Certes, elle savait que quelques-unes de ses consœurs présentatrices se servaient de cet instrument afin de voir si elles avaient été bien à l'antenne et pour corriger d'éventuels défauts de maquillage ou d'habillement. « Je ne suis pas du tout narcissique, dit Dorothée. Mon magnétoscope ne me sert pas à me regarder, je ne trouve pas ça intéressant du tout. Mes annonces, je ne les étudie pas en long, en large et en travers... En revanche, elle a senti la nécessité impérieuse de regarder de nouveau ce qu'elle faisait quand
elle s'est lancée dans la comédie musicale. Et elle repasse aussi régulièrement les bandes de ses « Récré A2 ».
« Comprenez-moi bien, ce n'est pas du tout pour me regarder, moi. C'est pour voir si les enchaînements ont été bien faits. J'étudie les réactions du public, surtout du jeune public qui est le mien. Comme je suis une passionnée du direct, je ne peux pas critiquer la tenue de l'émission sur le coup. D'où nécessité de la revoir. On s'aperçoit alors de détails qui n'ont l'air de rien, de petites choses qui ne semblaient pas importantes de prime abord mais qui, en fait, le sont. Cela dit, une fois que j'ai revue l'émission, que je l'ai critiquée, selon des critères purement techniques, j'efface tout. Je ne passe pas ma vie à me regarder ni à me montrer à mes amis. » La caméra ne l'attire pas non plus. Elle dit qu'elle se lasserait de filmer. Le magnétoscope présente un autre intérêt pour Dorothée. C'est une grande cinéphile et elle est en train de se constituer une belle vidéothèque. « Avec, bien sûr, des comédies musicales et tout un tas de bons films. Parmi les plus récents présentés à la télévision, j'ai choisi les festivals Bunuel, Hitchcock, Marx Brothers... « A ce propos, je dois dire que Vidéo Magazine a eu une excellente initiative : les fiches techniques que l'on peut coller sur les cassettes. Je m'en sers beaucoup. »
Et les films dans lesquels elle a tourné, font-ils partie de sa collection ?« Dès qu'ils passeront à
la télé je les enregistrerais. On m'a dit que « L'amour en fuite » serait bientôt programmé, je vais sauter sur mon magnétoscope... »

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