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Le Club Dorothée – 17 ans après, Ariane, Jacky et les autres vivent de nouvelles aventures

Télé loisirs hors-série n°3 – 2014

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ILS FURENT PENDANT UNE DÉCENNIE, DE 1987 À 1997, LES MEILLEURS COPAINS DES JUNIORS SUR TF1. TALK-SHOWS, SPECTACLES, AFFAIRES : LES MEMBRES DE LA BANDE ONT EUX AUSSI BIEN GRANDI. PAR FRANÇOIS OUISSE
Si vous (ou vos enfants) aviez moins de 12 ans dans les années 1990, impossible que vous ayez échappé au Club Dorothée. Arrivée sur TF1 en 1987 avec, dans ses bagages, ses quatre z'amis de Récré A2 -Ariane, Jacky, Corbier et Patrick Simpson-Jones-, la fée Dorothée a régné durant dix ans sur les programmes jeunesse de la chaîne, occupant jusqu'à trente heures d'antenne par semaine. C'est là que le jeune public a découvert quelques dessins animés cultes : Dragon Ball, Bioman, Nicky Larson, Olive et Tom... Là aussi qu'ont été révélés Les Musclés, musiciens rigolos qui allaient avoir leur sitcom et ouvrir la porte à toutes les séries AB, de Premiers Baisers à Hélène et les garçons. Là enfin que se sont croisées plusieurs générations de chroniqueurs de qualité : après Cabu, William Leymergie ou Zabou Breitman au temps de Récré A2, le Club Dorothée a vu passer Éric Galliano (devenu directeur d'Armani à Bruxelles, après avoir tenu un magasin de chaussures à Besançon !), Gérard Majax, Cyril Drevet ou Michel Chevalet. Mais ce qui fit le succès de ce programme, c'est surtout son quinté gagnant d'animateurs, très complices et avec assez de recul pour jongler entre infos et grosses pitreries (la saga Pas de pitié pour les croissants !). En 1997, malgré des audiences toujours au top, TF1 décida d'arrêter l'aventure. Mais la vie a continué pour l'animatrice préférée des enfants et ses compères.

C'ÉTAIT EN 2008 DANS TÉLÉ-LOISIRS
A la veille de son grand retour sur IDF1, Télé-Loisirs mène l'enquête sur celle qui ne s'est plus montrée devant les caméras depuis onze ans. « Elle a pris des coups mais elle sait encaisser », confient Jacky ou le producteur Jean-Luc Azoulay. Forte, Dorothée ne craint qu'une chose : « J’ai peur de décevoir le public », avoue-t-elle.


Patrick Simpson-Jones
Le seul, avec Dorothée, à avoir délaissé les projecteurs. Il est parti s'installer aux États-Unis et s'est lancé dans les affaires, avec succès, comme il nous le raconte page suivante.


Dorothée
Les Franciliens l'ont revue au lancement de la chaîne IDF1, en 2008. Et dans un entretien accordé à Sept à huit en 2010, évoquant notamment l'absence d'enfant dans sa vie. Mais depuis dix-sept ans, Dorothée fuit la médiatisation. À 61 ans, elle vit entre Paris et sa campagne normande, s'est essayée à la peinture et déjeune à l'occasion avec les anciens du Club Do. Difficile de savoir si elle souffre de cette retraite, elle ne répond plus aux demandes d'interview.


François Corbier
Certains l'ont cru SDF parce qu'il peinait à réparer le toit de sa ferme de l'Eure, emporté par la tempête de 1999. En fait, le chansonnier continue, à 70 ans, d'écumer les salles de France avec sa guitare.

 

Ariane Carletti
Elle est réapparue en juin dernier comme productrice de la pièce Scènes d'été pour jeunes gens en maillots de bain, avec Éleonore Sarrazin-Carletti... sa fille (elle a aussi un fils, Tristan) ! Leur père, Rémy Sarrazin, est l'ex-bassiste des Musclés. Ariane vit entre Paris et le Vexin.


Jacky
À 66 ans, Jacques Jakubowicz (son vrai nom), ancien attaché de presse de Serge Gainsbourg, poursuit sa route atypique en proposant chaque soir sur IDF1, chaîne TNT d'Île-de-France, le JJDA (Jacky journal d'aujourd'hui), un talk-show d'actu décalée. Il a écrit avec deux auteurs un one-man-show retraçant son parcours, qu'il compte monter sur une scène parisienne.


PATRICK SIMPSON-JONES

APRÈS VINGT ANS AUX CÔTÉS DE DOROTHÉE, L'ANCIEN « SPEAKERIN » S'EST EXPATRIÉ AUX ÉTATS- UNIS EN 1997. CE GENTLEMAN-ENTREPRENEUR DE 64 ANS RACONTE SA NOUVELLE VIE. PAR FRANÇOIS OUISSE
Dans le petit monde de Dorothée, il incarnait le grand frère, sportif, blagueur mais rassurant. Dix-sept ans après avoir quitté sa bande, Patrick n'a pas changé. Jonglant entre rendez-vous d'affaires et parties de golf, c'est à l'heure et de manière affable qu'il se confie, après s'être enquis du temps qu'il faisait à Paris. Toujours smart, mister Simpson-Jones !


Télé-Loisirs. Comment avez-vous atterri en Floride ?
PATRICK SIMPSON-JONES. Grâce au golf. Un tournoi m'avait amené au Canada et un ami m'a invité à venir le voir à Key Biscayne, en Floride. Je suis arrivé ici, à dix minutes du centre de Miami, j'ai fait deux fois le tour de la ville, j'ai vu l'école. Ma fille était alors âgée de 7 ou 8 ans. J'ai dit à ma femme : Tu rentres à Paris et tu reviens avec la petite. Cette école sera son école. » On a tout plaqué en France du jour au lendemain.


Vous avez créé une société spécialisée dans la reproduction de photos personnelles sur des cartes postales. Est-ce votre seule activité ?
Non, je viens de me lancer dans un nouveau business. Moi qui suis fou de golf, j'ai eu l'idée du swing beep, un outil qui bipe pour aider les joueurs à améliorer leur swing. Ce produit devrait entrer en production rapidement.


On est loin des gags du Club Dorothée. Quel souvenir gardez-vous de cette aventure ?
Je mentirais si je disais que c'était toujours rigolo de se prendre des seaux d'eau sur la tête et de tourner de 10 heures du matin jusqu'à parfois tard dans la nuit. Mais on a eu de sacrés fous rires et on a partagé plein de bons moments.


Vous avez aussi été le premier « speakerin » français. Facile à assumer à l'époque ?
Oui, car le public n'avait pas les préjugés des élites. Je m'étais étonné auprès de Pierre Desgraupes de cette différence avec la Grande-Bretagne, où les programmes étaient surtout présentés par des hommes. Est arrivé 1981 et la gauche au pouvoir. Mon ami François-Henri de Virieu, qui dirigeait la rédaction de la Deux [Patrick travaillait alors au service étranger, ndlr], m'a avoué : « Je voulais de te confier le JT de 23 heures mais tu n'as pas la "bonne couleur."» Bref, il fallait me trouver autre chose. Pierre Desgraupes, devenu patron d'Antenne 2, s'est souvenu de ma réflexion et m'a nommé « speakerin ».


Avez-vous gagné beaucoup d'argent à la télé ?
Quand je dis à mes amis américains que je gagnais quelque chose comme 7 à 8000 dollars [5 500 à 6000 euros, ndlr] par mois, ils tombent de l'armoire. Parce qu'ici, avec des parts d'audience comme celles qu'on faisait avec Dorothée, ça aurait été beaucoup plus. Et aujourd'hui, je ne suis toujours pas multimillionnaire, juste en « phase de réussite » !


La télé ne vous manque pas un peu ?
Je fais un peu de doublage de séries mais parce que je parle plusieurs langues, pas pour faire de la télé à tout prix. Je n'ai jamais été un drogué de l'antenne. Ma réussite, c'est d'être avec la même femme depuis vingt-sept ans !

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Dorothée, Animatrice La Plus Regrettée Du Public!

Animatrice la plus regrettée du public, selon le sondage du hors-série Télé Loisirs "Que sont-ils devenus ?”, l'ex-icône du Club Dorothée sort de son silence pour répondre à nos questions… et nous avouer son envie intacte de retrouver les caméras !Depuis l'arrêt du Club Dorothée, en 1997, elle ne s'est quasiment jamais exprimée. On l'a revue en 2008 pour le lancement de la chaîne TNT IDF1, en 2010 dans une interview-portrait du magazine 7 à 8et… c'est tout. Mais cet hiver, Dorothée se retrouve sans l'avoir voulu sur le devant de la scène. Avec un documentaire que diffusera D8 le 16 décembre prochain à 20h50, Génération Club Dorothée, dans lequel elle témoigne. Et surtout avec le sondage que nous avons réalisé pour le hors-série de Télé-Loisirs “Que sont-ils devenus ?”, et qui la désigne haut-la-main comme l'animatrice disparue de l'écran que le public aimerait le plus voir revenir. Pour l'occasion, Dorothée nous a accordé un entretien plein de surprises…

Télé-Loisirs : Avec 33,5% de votes en votre faveur, vous êtes, selon notre sondage, l'animatrice que le public aimerait le plus revoir, loin devant Séverine Ferrer, Caroline Tresca ou Evelyne Leclercq. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Dorothée : C'est très touchant. Et j'ai été surprise car, en général, quand on ne fait plus rien, qu'on n'est plus à l'image, on est vite oublié. Ça fait du bien, ça met du baume au cœur !

- Et ça ne vous donne pas envie de revenir ?
- J'ai envie de revenir ! Mais je ne vais pas faire du n'importe quoi parce que je ne suis plus à l'image. J'attends le coup de cœur, la bonne idée qui me touche. Et pour le moment, elle n'est pa"t" encore venue (elle fait cette liaison avec une voix enfantine, ndlr).

- De quoi auriez-vous envie, plus précisément ? 
- D'un peu de tout. Le cinéma, ça me tente toujours, la comédie, bien évidemment. Ou une émission dans un genre inattendu. Je ne sais pas, c'est une question très difficile : un coup de cœur, c'est un coup de cœur, allez savoir !

- C'est quand même une surprise pour tous ceux qui croyaient que la télévision ne vous manquait pas…
- Mais si, la télévision me manque. Simplement, je n'allais pas me lamenter dans les interviews, ressasser que c'était trop triste ou injuste que tout se soit arrêté pour moi. Mais je n'ai jamais fermé aucune porte. La preuve : quand RTL9 m'a proposé de coanimer une émission sur la magie (Incroyable magie en 2011, ndlr), j'ai dit “c'est génial !” et je l'ai fait.

- Pourquoi l'aventure IDF1 est-elle restée sans lendemain ?
- Ben, ce qu'ils me proposaient… en fait, ils ne m'ont rien proposé du tout (rires) ! Encore une fois, je ne ferme aucune porte. Le problème, c'est qu'on ne me propose rien, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il faudrait plutôt interroger les producteurs : c'est à eux d'avoir des idées pour moi !

- Quand vous repensez au Club Dorothée, qu'est-ce qui vous revient en premier ?
- La folie. Avec Ariane, Jacky, Corbier et Patrick Simpson-Jones, on a fait des trucs de fou. Comme ce triplex avec l'espace et le spationaute Jean-Loup Chrétien. Un truc de dingue, à une époque où il n'y avait pas les moyens techniques d'aujourd'hui. C'est l'un de mes meilleurs souvenirs.

 

- Et le plus mauvais ?
- J'avais le trac, tout le temps. A l'antenne, sur scène, dans mes relations avec la chaîne. Parce que je voulais toujours bien faire, être au top et, surtout, ne pas décevoir le public. Et quand je revois les images aujourd'hui, je revis instantanément cette émotion-là…

- Que vous disent vos anciens fans quand ils vous reconnaissent ?
- On m'arrête partout : au restaurant, dans le métro, quand je fais mes courses. Le message que j'entends le plus souvent, c'est “vous avez bercé ma jeunesse”. C'est rigolo parce que les anciens enfants de 4 ans font maintenant 1,95 mètre et demi et ils ont à leur tour des enfants, qui aiment mes chansons. Et puis, il y a les regards, illuminés. Un seul de ces regards, ça égaie ma journée entière !

- Ça ne vous met pas un petit coup au moral, quand même, de voir que vos fans ont autant grandi ?
- Non parce que, moi, j'ai toujours le même âge dans ma tête, 7 ans et demi (rires) ! L'été dernier, par exemple, j'étais à fond dans les Rainbow Looms !

- A part le tressage des petits bracelets de couleur, à quoi ressemble votre vie ?
- J'habite Paris, je profite de cette ville merveilleuse et de ses rencontres, je regarde des films en DVD. Et puis, je fais des sauts de puce à la campagne, où j'ai un plaisir fou à regarder le spectacle de la nature, les animaux.

- Vous adonnez-vous toujours à la peinture ?
- Non, c'est fini, ça. Disons que le talent n'est pas héréditaire (elle est l'une des descendantes du peintre Claude Monet, ndlr) !

- Quel message voulez-vous envoyer à tous ces téléspectateurs qui vous regrettent ?
- Soyez heureux. C'est la seule chose qui compte.


Interview : François Ouisse

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