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"Je suis prête pour une nouvelle carrière"
TV Magazine - 3 novembre 2007

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Retour en force pour cette animatrice mythique (qui a animé, des années durant, les mercredis après-midi de France 2) que l'on verra ce dimanche dans Vivement dimanche, avec un livre, Les Années Dorothée (Éditions Chronique), et un nouveau rendez-vous sur IDFI, chaîne de la TNT.


Un livre qui retrace vos vingt ans de carrière, ça vous fait quoi?
Comme il restitue toutes les étapes de l'aventure dans leur contexte, on voit ce qui s'est passé au fil des années. Je me rends compte qu'à l'époque j'étais ailleurs, enfermée dans ma bulle et que j'ai zappé plein de choses. Ça remet les pendules à l'heure. Il mériterait d'être dans les écoles.


Pour la couverture vous avez fait appel à Cabu, l'ancien complice de la bande...
J'ai été hyper touchée qu'il accepte tout de suite. On est restés en contact, mais on ne s'est pas vus depuis des siècles et il n'a pas hésité. Par fidélité.


Que pensez-vous des émissions pour la jeunesse d'aujourd'hui ?
On ne peut pas comparer. À l'époque, il n'y avait rien. Nous avons été des défricheurs. Nous nous sommes battus pour prouver qu'il y avait une vie pour les jeunes. Nous en avons essuyé des critiques parce qu'on avait diffusé Goldorak! Ça n'a pas empêché notre public de réussir sa vie!


Est-ce à votre avis plus difficile ou moins difficile aujourd'hui ?
Je crois qu'à toutes les époques c'est difficile. Les difficultés sont différentes, voilà tout.


Aujourd'hui vous regardez beaucoup la télé?
Ah oui, tout le temps. Je ne saurais pas vivre sans. J'ai un écran plat dans mon salon et un dans ma salle de bains. J'adore regarder la télé en me prélassant dans ma baignoire! Les documentaires, les séries surtout, comme Les Experts ou Prison Break!


Depuis l'arrêt de vos émissions, il y a dix ans, que s'est-il passé?
Oh, je ne suis jamais sortie de ma bulle!

On ne vous voit jamais, vous répondez rarement aux interviews...
Quand il n'y a rien à dire, pourquoi parler?


Il a été question que vous repreniez à la télévision le rôle de Gérard Klein dans L'Instit... Mais apparemment la chaine n'a pas donné suite...


Quand on a vécu ce que vous avez vécu, la télé, les directs, les Zénith, les Bercy... et que tout s'arrête, ça doit sembler vide?
C'est comme ça. Je me suis toujours dit que tout pouvait s'arrêter et qu'on reprendrait bien un jour ou l'autre. La preuve: on est repartis!


On va donc vous revoir à l'antenne?
Je vais m'occuper de recruter, de lancer de nouveaux talents sur IDF1, la chaîne de Jean-Luc Azoulay sur la TNT. Ça me passionne vraiment d'aller à leur découverte. Par ailleurs, oui, tout n'est pas encore décidé, mais l'ancienne bande du Club Dorothée va se reformer une fois par mois, dès décembre ou début janvier. Tout le monde revient sauf Corbier. Il se trouve trop vieux pour les tartes à la crème. Mais Patrick, Ariane, Michel Klein seront là et aussi la génération des enfants avec la bande d'Hélène, comme Patrick Puydebat, Olivier Casadesus. Les nouvelles recrues issues de la région d'Île-de-France.


C'est une nouvelle carrière qui commence?
Oui, et je suis très motivée. J'adore! Je me suis déjà occupée de trois jeunes qui ont conçu la comédie musicale Au royaume des bonbons et qui se produiront du 15 au 23 décembre à l'Olympia.


Vous reverra-t-on sur scène aussi?
Pas tout en même temps. Chi va piano va sano...


L'année prochaine?
Next time...


PROPOS RECUEILLIS PAR ÉLISABETH PERRIN


Ma Dorothée par Jacques Pessis
Le chroniqueur de TV Magazine fait le portrait de son amie, la grande sœur du petit écran

 

Quand j'avoue que je connais Dorothée ou, mieux encore, que j'ai le privilège - je crois -de faire partie de ses vrais amis, les yeux de mes interlocuteurs brillent de mille éclats de joie. Ils rajeunissent soudain et la question fuse immédiatement: « Comment elle est dans la vie?»...
Au-delà de l'écran, Dorothée respire et irradie le bonheur des autres. Je ne connais
pas plus attentive, plus généreuse, en particulier avec ses copains. J'ai le souvenir d'innombrables dîners entre amis où sa préoccupation essentielle a toujours été de vérifier que personne ne manque de rien. Au restaurant, un sens de l'observation hors du commun lui permet de glisser à l'oreille d'un serveur débordé la place de la personne qui a commandé le plat du jour. Elle n'y peut rien, elle a toujours été comme ça. Dévouée en permanence au service des autres. Elle demeure, selon son expression, un «petit soldat», même si elle a, depuis longtemps, gagné ses galons de vedette. Je me souviens des après-concerts au Zénith ou à Bercy où, après avoir chanté et dansé pendant deux heures, elle s'est précipitée dans sa loge pour embrasser des enfants, venus timidement quémander une dédicace. Elle a toujours pris le temps de leur parler, de poser, tout sourire, pour une photo-souvenir. Face à une file d'attente digne d'un jour de soldes dans un grand magasin, je ne l'ai jamais vue afficher le moindre signe de fatigue. La discrétion fait partie de sa nature profonde. Elle n'a jamais répondu à des critiques, violentes, voire blessantes, aujourd'hui obsolètes. Ses adversaires de jadis la considèrent désormais comme une icône, ce qui la fait sourire. Volontairement silencieuse depuis dix ans, elle n'a pas abandonné l'idée de revenir à la télévision, bien au contraire. Conservant en mémoire d'innombrables souvenirs de Récré A2 et du Club Dorothée, elle a maintenant le désir profond de s'en créer d'autres, en entrant dans d'autres peaux que la sienne. François Truffaut et Robert Enrico l'ont engagée à ses débuts, parce qu'ils la jugeaient bonne comédienne. Elle espère que d'autres metteurs en scène lui permettront de transformer ces essais. Le soir où son rêve de tourner, même modestement, dans une fiction deviendra réalité, ses fans seront, c'est certain, devant le petit écran. Ils ont grandi, souvent fondé une famille, mais cela ne les empêche pas de continuer à chérir la fée de leurs jeunes années qu'ils considèrent, plus que jamais, comme leur grande sœur préférée. O

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