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Dorothée : "Je suis la voix des charmants oursons de Steven Spielberg : les Ewoks"
Libération Champagne – 1er avril 1985

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En anglais, on dirait qu'elle est née avec une cuillère d'argent dans la bouche. En français, c'est encore mieux. On peut dire tout ce qu'elle touche devient de l'or. Ce qui ne la frappe pas outre mesure. Dorothée, la gentille super star des petits, de la télévision et du disque, a gardé, malgré son incroyable succès, la même spontanéité, la même simplicité, la même fraîcheur qu'à ses débuts. Et pourtant, quand on jette un regard sur ses activités de ces dernières années, on reste baba devant les chiffres. Impossible de compter les disques d'or, de platine, les centaines de milliers d'albums, les millions de quarante-cinq tours, l'impact fantastique de ses spectacles, son éternelle popularité auprès des enfants. Eux changent, grandissent, vieillissent, elle ne prend pas une ride. Pourtant, les années passent. Témoin cette anecdote qu'elle raconte en riant :
- « L'autre jour, un jeune journaliste vient me voir pour une interview. « Pas la peine de me raconter vos débuts, me précise-t-il d'emblée, je les connais. Je regardais toujours vos émissions à la télévision, quand j'étais petit ». Quel choc ! »
En attendant, que les petits-enfants du journaliste en question viennent lui tenir le même discours, Dorothée continue sur sa lancée. La voilà bien partie pour ajouter encore un record à sa collection de « platines » (cela ne l'émeut guère, elle ne sait pas encore très bien à combien de millions d'exemplaires vendus cela correspond !)
Elle vient, en effet, d'enregistrer la chanson des Ewoks, ces adorables petits oursons sortis tout droit de l'imagination prolifique de Georges Lucas qui leur avait donné vie dans le troisième volet de « La guerre des étoiles » et que l'on retrouve à nouveau au cinéma dans un très joli film pour enfants « L'aventure des Ewoks ». C'est déjà un énorme succès (plusieurs milliers de disques vendus chaque jour), qui confirme Dorothée dans sa confiance en sa bonne étoile, la chance, puisque tout cela est arrivé, une fois de plus pour elle, par le plus grand des hasards :
- « J'ai reçu un beau matin un coup de téléphone de la Fox, me demandant si je voulais bien être la « voix » du narrateur dans la version française du film. Comme j'avais bien aimé le film, j'ai bien sûr accepté, à la suite de quoi nous est venue l'idée d'en faire une chanson ».


« Mon étiquette TV me bloque pour le cinéma »
Parallèlement à ce nouveau quarante-cinq tours, Dorothée a tourné un vidéo-clip, ce qui l'a replongée avec un petit pincement dans le monde du cinéma :
- « C'est vrai, confie-t-elle, le cinéma est un domaine qui m'attirait vraiment. J'y ai fait deux expériences, l'une sous la direction de François Truffaut, pour « L'amour en fuite », l'autre avec Robert Enrico à l'occasion du tournage de « Pile ou face ». Deux expériences qui m'ont beaucoup plu mais malheureusement, sans suite. Sans doute, comme me l'avait prédit Truffaut, parce que je suis un peu bloquée par mon étiquette << Télévision enfantine >>.
Sans doute aussi parce que Dorothée a toujours aussi été très prise par toutes ses activités. Car, outre l'animation de « Récré A2 », le mercredi après-midi sur Antenne 2, elle s'est également largement consacrée à ses spectacles

 
« J'aime le contact direct avec les enfants >>
- « Le contact direct avec les enfants est quelque chose d'irremplaçable, explique-t-elle, d'autant plus que je veux des spectacles vivants auxquels les enfants participent d'une façon très active »

D'où le triomphe de « Dorothée au Pays des Chansons », ou celui de « Dorothée Tambour Battant », ou encore le succès de « Pour faire une chanson » pour ne citer que quelques titres.
Ce sens du contact, il est aussi l'une des raisons du succès de Dorothée à la télévision.
- « Je ne suis pas issue d'une famille nombreuse, je n'avais qu'un frère aîné, et pourtant, je me suis toujours sentie à l'aise avec les enfants, et je crois qu'eux le sont avec moi. Sans doute parce que j'essaye toujours de préserver la part de l'imaginaire. Sans difficulté : je suis souvent moi-même dans les nuages ! »
Dans cette permanence du succès de Dorothée auprès des enfants, il y a aussi le fait qu'elle a su naturellement s'adapter. En 11 ans de télévision, elle a remarqué une évolution très marquée de son jeune public.
- « A présent, nous leur parlons comme à des adultes. Ils sont extraordinaires dans les domaines de l'informatique ou de la robotique qu'ils assimilent d'emblée, tout en gardant intact, en eux, la puissance de l'émotion. Je trouve fascinant chez les enfants ce mélange de lucidité et de crédulité ».


« Je vais faire partie du musée Grévin >>
11 années de télévision déjà ! Un anniversaire qui arrive sous forme de consécration : cette année, Dorothée pénètre, en cire, au musée Grévin !
- « Pour l'instant, raconte-t-elle, j'en suis aux séances de pose. Rester immobile, trois heures durant, pour moi, c'est un prodige ! »
Elle avoue être fascinée par l'ampleur du travail que cela requiert, et très impatiente de voir le résultat ! En tout cas, l'idée de se retrouver entourée par les plus grands noms dans le domaine du spectacle, entre Jack Nicholson, Isabelle Adjani, Julio Iglesias, et Gérard Depardieu, elle est, dit-elle, très émue. Ç'est ça, la célébrité ! ...


Anne BROWNSTONE

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