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Dorothée – Je ne suis pas nostalgique

2010

2010 - Mon come-back n'est pas une revanche (3).png

Après quatorze ans d'absence, la chanteuse revient avec un album inédit et trois concerts à l'Olympia. Un retour amorcé le 14 mars sur le divan de « Vivement dimanche ». Nous étions dans les coulisses.


Qu'on ait 30, 40 ou 50 ans, Dorothée fait partie de nos souvenirs d'enfance ou d'adolescence. Elle a révolutionné la télévision en proposant une gamme de dessins animés aujourd'hui devenus cultes. Parmi eux, « Candy », « Dragon Ball », «Albator », « Goldorak», «Capitaine Flam... Dorothée, c'est vingt ans de carrière consacrée aux enfants et 16 millions d'albums vendus. Elle a rempli 56 fois Bercy et ses 60 000 sièges. C'est aussi 26 heures par semaine de « Club Dorothée » et un direct chaque mercredi, qui durait près de 4 heures ! En moyenne, celle qui a été désignée en 2004 comme la personnalité la plus regrettée » par les Français rassemblait 50 % des enfants devant son émission. Un record jamais égalé en termes d'audimat. A 56 ans, Frédérique Hoschédé revient avec un CD de chansons inédites toujours produites par Jean- François Porry et Gérard Salesses. « On m'appelait plus à l'image qu'on
Dorothée », le premier extrait, était disponible sur Internet bien avant la sortie de l'album le 15 mars. La preuve que Dorothée est toujours bien dans son époque.


Bonjour, Dorothée. J'ai 30 ans. Imaginez-vous un instant ce que vous représentez à mes yeux et pour ceux de ma génération ?
Je mesure seulement l'impact maintenant. Ça me touche vraiment. On dit souvent loin des yeux, loin du cœur... Après quatorze ans d'absence, je me rends compte que ce n'est pas le cas. C'est vrai que l'année dernière, j'avais fait une apparition lors d'un « Vivement dimanche » consacré à mon amie Chantal Goya. J'étais étonnée par l'engouement du public. C'était de la folie.


Vous nous avez manqué ! Où étiez-vous pendant ces quatorze années ?
Mais vous aussi, vous m'avez manqué. (Sourire.) J'ai continué à travailler hors caméra comme consultante sur quelques chaînes du câble. Et puis, j'aspirais à une vie plus normale. J'avais besoin de retrouver ma famille et mes amis. Ce break était nécessaire.

En 1978, vous étiez déjà l'animatrice fétiche des enfants sur Antenne 2 avec votre émission « Récré A2 ». Vous étiez déjà une icône...
C'est là que tout a vraiment commencé. J'ai fait mes premières armes aux côtés de Cabu et William Leymergie. De là à dire que j'étais une icône, n'exagérons rien ! (Rires.) Mais c'est vrai que nous ne nous attendions pas à une telle réussite. A la base, nous devions simplement animer une émission pour l'été. Nous avons eu un tel succès que l'aventure a duré dix ans. C'était incroyable.


En 1987, dix ans après, TF 1, récemment privatisée, fait appel à vos services comme directrice des programmes de jeunesse. Et là, une nouvelle grande aventure commence, avec la naissance du « Club Dorothée »...
Une nouvelle aventure, certes, mais avec toujours la même famille. Le succès du « Club Dorothée», c'est celui d'une équipe. Jacky, Corbier, Ariane et Patrick Simpson-Jones ont joué un rôle prépondérant. D'ailleurs, depuis, aucune télé n'a retrouvé cinq fous furieux comme nous ! (Rires)

Personne ne vous a jamais égalée en termes d'audimat. Pendant les vacances d'été, vous rafliez jusqu'à 80% des parts de marché !
Encore une fois, ce n'est pas Dorothée qui est la cause de ce phénomène. C'est toute l'équipe. Et puis, honnêtement, il n'y a pas d'explication à donner. Je crois que le public a ressenti que nous étions tout simplement nous-mêmes, S'il y avait un secret à notre réussite, je pense que d'autres auraient fait pareil.


Pourtant, rien ne vous prédestinait à ce destin incroyable...
Je voulais être archéologue, Vous imaginez l'écart entre ces deux professions ! Tout a été un concours de circonstances.


Avez-vous un souvenir marquant de ces années folles ?
Non. Nous avons tellement passé de bons moments que tout est confus dans ma tête aujourd'hui. Je me souviens de tout, mais par flash. Je suis incapable de vous citer un seul de ces souvenirs tant ces années ont été intenses en joies et en émotions.


Dix ans de « Récré A2 », dix ans de «Club Dorothée... Avez-vous des regrets?
Aucun, mis à part le cinéma.

Peu de personnes le savent, mais vous avez tourné avec François Truffaut dans « L'amour en fuite ».
J'ai aussi joué avec Robert Enrico dans « Pile ou
face». Je donnais la réplique à Michel Serrault et Phi- lippe Noiret. J'avais d'autres projets avec Truffaut, mais le malheureux est décédé et le projet est tombé à l'eau, J'espère pouvoir faire quelques fictions ou films. La porte n'est pas fermée.


Vous arrive-t-il d'être nostalgique ?
Pas du tout, il faut toujours aller de l'avant. Ce n'est pas parce qu'on n'est plus à l'image ou sur les ondes que l'on n'existe plus.

Aujourd'hui, vous revenez en force. Un nouvel album et, surtout, trois dates dans la salle mythique de l'Olympia.
Ne me parlez pas de ça. J'en ai des frissons ! Effectivement, je suis de retour sur scène avec une trentaine de chansons, anciennes et nouvelles. C'est un moment magique que j'appréhende avec beaucoup d'angoisse. Je suis tétanisée.


Pourquoi ?
Simplement parce que j'ai toujours eu le trac. Mais je ne me mets pas de pression inutile, il paraît que c'est bon signe. (Rires.)


La scène vous manquait ?
Aujourd'hui, en la retrouvant, je me rends compte que oui. J'ai de nouveau énormément de plaisir à chanter. Cela fait des années que le public me réclame. Plusieurs fan-clubs se sont même créés sur Internet. Les personnes que je croise en rue me demandent souvent quand je vais revenir...


Vous êtes une femme plutôt discrète, malgré le phénomène que vous avez engendré. Pourquoi?
Malgré les apparences, je suis très casanière. J'ai toujours mis un point d'honneur à protéger mon jardin secret et je n'ai jamais dévoilé ma vie privée aux médias. En fait, je n'ai pas changé. Je suis toujours la même. Je réponds aux interviews quand j'en ai envie. Sinon, je ne le fais pas. Mon vrai plaisir, c'est la scène, pas la notoriété.

 

A l'époque, on vous considérait comme une femme-enfant. Maintenant, à 56 ans, vous avez grandi ?
Ah ça oui ! (Rires.) Avant, je disais que j'avais 5 ans. Et depuis peu, j'ai décidé que j'en avais 7 et demi. Vous voyez, j'ai un peu grandi ! (Rives.)


La Belgique aussi vous aime. Vous allez nous faire l'honneur de vous produire chez nous ?
Honnêtement, ce n'est pas encore à l'ordre du jour. J'espère évidemment aller à la rencontre de ce public qui m'a toujours soutenue. Mais d'abord, je vais me produire à l'Olympia les 17, 18 et 19 avril prochains. Après, c'est l'avenir qui nous le dira.


Que vous inspire notre pays ?
J'avais beaucoup d'amis en Belgique. Tibet, notamment, qui nous a malheureusement quittés trop tôt, le bougre. On avait fait une émission spéciale avec tous ses copains dessinateurs. Je suis fan de bandes dessinées. Mon deuxième souvenir le plus fort, c'est quand j'ai joué à Forest National. C'était simplement énorme.

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