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Jean-luc Azoulay - Producteur

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"Un dimanche soir, Jean Luc Azoulay me téléphone alors que je dînais chez ma maman. Il me dit "On a un tube, je t'attends au studio". Je ne l'ai pas cru mais pour lui faire plaisir, j'ai pris ma voiture et je suis allé enregistrer "Hou la menteuse!". La chanson a été mixée le lendemain. Le disque s'est vendu à plus d'1 millions d'exemplaires." Dorothée

Selon les témoignages rendus au journaliste Abécé dans le livre "Merci pour la récré", c'est Pierre Sissmann qui remarque Dorothée à la rentrée 1978. Ce dernier est alors chef de produit chez CBS et travaille sur un projet de conte sur K7 audio à écouter par les enfants lors de longs trajets en voiture. Pierre, interpellé par la belle animatrice, propose à Dorothée de chanter. Elle refuse catégoriquement. Pierre décide alors d'en parler à Jean Michel Fava et Jean Luc Azoulay. Ce dernier, qui ne travaille plus depuis peu avec Sylvie Vartan partie s'installer aux Etats Unis, fini par se laisser séduire par Dorothée. C'est ainsi que AB Disques va connaître ses vrais premiers succès commerciaux. Le début d'un empire. Dorothée habite, à cette époque, dans le même immeuble que le comédien jean Pierre Léaud. C'est ce dernier qui lui fait part que Truffaut a envie de la rencontrer. Dorothée se rend alors chez le cinéaste qui la reçoit magistralement. Le cinéma ne sourira pas longtemps à Dorothée,  Jean Luc Azoulay l'accaparant de plus en plus pour des disques et autres tournées...

[Qui est Jean-Luc Azoulay?]

Jean-Luc Azoulay, également connu sous le pseudonyme de Jean-François Porry, est un producteur, parolier, compositeur et scénariste français né le 23 septembre 1947 à Sétif, en Algérie. Co-fondateur de la société AB Productions avec Claude Berda, il a façonné la carrière de Dorothée en écrivant la quasi-totalité de ses chansons et en produisant une partie de ses spectacles et émissions de télévision dont le Club Dorothée sur TF1. Il a également signé les chansons d'autres artistes comme Hélène Rollès ou Les Musclés et créé plusieurs séries télévisées telles qu’ »Hélène et les Garçons » et « Premiers Baisers ». En 1999, il s'est séparé du Groupe AB pour fonder le Groupe JLA.Azoulay a créé un style populaire qui a débouché sur un succès commercial et d'audience, principalement dans les années 1980-1990.Il est marié à l'actrice Isabelle Bouysse. Le couple est parent de deux enfants : Jeanne et Adam.

 

[Jean-Luc Azoulay - D’AB Productions à la TNT]

Animeland – Mai 2005

BIEN QU'ACCORDANT TRÈS RAREMENT DES INTERVIEWS, JEAN-LUC AZOULAY A ACCEPTÉ DE NOUS RENCONTRER. IL NOUS PARLE NOTAMMENT DE SON ACTUALITÉ : CLUB RÉCRÉ, UNE CHAÎNE JEUNESSE GRATUITE QU'IL PRÉPARE POUR LA TNT...


Avant de devenir un des plus gros producteurs du PAF, Jean-Luc AZOULAY portait les valises de Sylvie VARTAN tandis que Claude BERDA vendait des jeans sur Paris. Ils décident de s'associer pour créer d'abord AB Disques, puis AB Productions. Après avoir créé le « Club Dorothée », mais aussi 10 000 heures de programmes jeunesse, JLA écrit 1 000 chansons (dont 200 rien que pour DOROTHÉE) et 2 500 épisodes de sitcoms (Hélène et les garçons...).


AnimeLand: Quel a été votre parcours avant de devenir producteur ?
Jean-Luc AzOULAY : J'ai débuté tout jeune comme étudiant en médecine. Fan de Sylvie VARTAN, j'ai décidé de monter son fan-club, puis je suis devenu son secrétaire quand CARLOS a débuté dans la chanson. Ensuite, je suis passé manager. En 1976, Sylvie a décidé d'aller vivre aux États-Unis, je me suis retrouvé sans emploi. C'est alors que j'ai rencontré Claude BERDA (le B de AB). Son père étant hélas décédé, il s'est retrouvé à la tête de l'entreprise familiale (Les créations Sylvie Vartan), ce qui l'ennuyait, alors nous avons décidé de fonder AB Disques. Nous avons exploité le créneau disco, les disques pour enfants (Le Petit Prince raconté par Jean MARAIS) et même obtenu la licence des disques du pape.


AL: Comment avez-vous rencontré DOROTHÉE ?
JLA J'ai contracté une hépatite virale et je suis resté un mois et demi cloué au lit à regarder la télévision. Il y avait une émission qui s'appelait « Dorothée et ses amis » dans laquelle elle présentait des dessins animés bien avant « Récré A2 » et je l'ai trouvée formidable, dynamique, souriante... Un ami commun nous a présentés. Ainsi a commencé notre formidable aventure. Nous avons tous été tristes de se retrouver aux obsèques de Jacqueline JOUBERT qui avait découvert DOROTHÉE. À l'époque, son fils Antoine DE CAUNES (Paul PERSAVON) me montrait les paroles de génériques jeunesses qu'il écrivait. Il demandait mon avis et repartait tout content.


AL: Et les autres ?
JLA: Gérard SALESSES (compositeur attitré de DOROTHÉE) était pianiste et chef d'orchestre de Sylvie VARTAN. Quand j'ai débuté dans l'édition musicale, étant copains, c'est naturellement avec lui que j'ai travaillé (et travaille toujours). Michel JOURDAN (autre parolier de DOROTHÉE) est également un camarade de longue date. C'est un grand auteur qui a écrit pour toute la profession. Nous avons enregistré ensemble le premier disque de Dorothée « Dorothée au pays des chansons », réalisé par le regretté Mathias LEDOUX (journaliste à Canal Plus). J'ai demandé à certains animateurs de « Récré A2 » de nous interpréter des génériques. William LEYMERGIE tenait à en faire un alors nous lui avons confié Pac-Man. Zabou a poussé la chansonnette dans « Discopuce » (émission musicale coproduite par AB Disques et Jacqueline JOUBERT). Robert RÉA (actuel patron de Dargaud-Marina) était aussi un ami devenu réalisateur de « Récré A2 ». C'est avec lui qu'on a lancé Dorothée le show en 1983.  En 1987, nous avons créé AB Productions et signé un contrat avec TF1 au moins de juin pour démarrer en septembre. Robert RÉA nous a aidé à monter toute l'infrastructure télévisée. Suite à quoi il est devenu le premier réalisateur du « Club Dorothée » et l'inventeur du titre « Pas de pitié pour les croissants. »


AL: Pourquoi avoir pris le pseudonyme de Jean-François PORRY?
JLA: Comme j'étais à la fois producteur et parolier, je trouvais déplacé que mon nom apparaisse partout alors j'ai décidé de prendre ce pseudonyme.


AL: Après avoir créé le « Club Dorothée », DOROTHÉE part au Japon et revient les valises pleines à craquer de dessins animés japonais. Pourquoi ce choix?
JLA: AB est arrivé sur TF1 en 1987. Le catalogue de dessins animés de TF1 était assez pauvre et toutes les autres séries avaient été achetées au niveau européen par Silvio BERLUSCONI (alors patron de la Cinq française). Les seules œuvres accessibles étaient les séries nippones. Nous connaissions déjà « Goldorak » et « Candy » que nous avions rachetées à Jacques CANESTRIER, notre père spirituel. Nous croyions également très fort à « Bioman » et avons acheté tous les autres: « Les Chevaliers du Zodiaque », « Dragon Ball », « Juliette je t'aime »... Règle étonnante: quand un dessin animé avait du succès au Japon, il en avait aussi en France.


AL: Comment se déroulaient les séances d'enregistrement des génériques TV?
JLA Avec Gérard SALESSES, nous signions rapidement en studio des chansons que DOROTHÉE refusait parfois. Nous les confions alors à d'autres artistes. Comme Bernard Minet (deuxième batteur de Dorothée) qui a une voix brillante sur toutes les chansons glorieuses et « pêchues ». Nous l'avons donc placé sur un maximum de génériques. Et puis il adore ça ! Il paraît qu'il cartonne en chantant dans des galas avec sa tenue de « Bioman ». Nous avons fait chanter tout le monde: ARIANE (Dragon Ball Z), PATRICK (Spielvan), CORBIER (Le nez de Dorothée) et même JACKY (Toi et moi). On s'amusait et chacun s'y retrouvait !


AL: Ne pensez-vous pas que vos paroles « passe-partout » fondées sur l'amour et l'amitié et le côté 100% synthé de SALESSES ont quelque part desservi Dorothée et d'autres artistes-maison?
JLA: Je ne crois pas. Nous souhaitions faire rêver les téléspectateurs le plus simplement alors nous leur avons offert des chansons d'amour. Et le synthé, je trouve ça plutôt sympa...


AL: En 1988, c'est l'explosion du dessin animé nippon à la TV française. Déprogrammations sauvages, censures omniprésentes, doublages bâclés sont légion. Avec le recul, ne pensez- vous pas être allé trop loin?
JLA Hormis Ken le survivant qui, certes, s'adressait à un public plus adulte, je ne pense pas. Et encore, ce n'était pas de la vraie violence, cela s'apparentait plus à des films de kung-fu. Une sorte de racisme contre le dessin animé japonais s'était installé en France. D'ailleurs, nous avons coupé court aux remarques salaces à notre égard en embauchant des psychologues. À part une ou deux scènes, rien ne les a marqués, mais des statistiques fausses repassaient de presse en presse. On peut aussi dire que Bambi est vraiment le dessin animé le plus traumatisant car sa mère décède et laisse son enfant seul au monde. Quant à « Muscleman », j'ai vu cette croix gammée qui ne m'a pas choquée et pourtant, j'aurais pu être concerné. D'autant qu'elle était inversée et n'avait pas de sens hitlérien ou nazi. Mais les préjugés ont la vie dure...

AL: À cette époque, c'est aussi la guerre entre le « Club Dorothée » et « Youpi l'école est finie! »Pourquoi la Cinq se retrouvait avec des séries d'AB ?
JLA: Quand nous avons découvert toutes ces séries japonaises, nous avons eu tendance à acheter plus qu'on ne pouvait en consommer sur TF1. Nous vendions donc celles que nous aimions moins aux autres chaînes (comme « Robotech », « Gugu Ganmo », « Grand Prix »...).
AL: N'avez-vous pas eu des remarques de Marie et Charlotte (ex-animatrices de « Récré A2 ») parodiées dans Marotte et Charlie, Éric GALLIANO (Éric et Compagnie) et Antoine DE CAUNES à qui vous avez envoyé des piques via le « Club Dorothée » et les chansons des MUSCLÉS?
JLA: Non, pas vraiment. Par contre, Antoine DE CAUNES (alors animateur dans « Nulle Part
Ailleurs ») disait des choses assez odieuses sur DOROTHÉE qui, selon lui, volait l'argent des enfants. Comme nous étions amis et que les remarques allaient trop loin, un jour j'ai décidé de me venger en écrivant « Antoine Décône » qui est arrivé numéro 2 au TOP 50 dont l'émission était diffusée sur Canal + !


AL: Et qui prêtait sa voix à Sahara le dromadaire extraterrestre du Club Dorothée ?
JLA: C'est moi. Mais il ne faut pas le dire car Sahara existe vraiment. Pour ne pas que l'on soit accusé d'avoir des relations avec les extraterrestres, c'est moi qui, officiellement, lui prête ma voix. Un jour en Tunisie, nous avons vu une lumière sur l'autoroute et est sorti d'un engin totalement bizarre, un dromadaire extraterrestre qui s'appelait Sahara. Nous avons sympathisé et lui avons proposé de participer au « Club Dorothée ». Il a accepté mais il ne veut pas que cela se sache, alors c'est moi qui suis censé faire sa voix...


AL: Début 90, vous collaborez avec Jean CHALOPIN et fondez ABC, puis le studio Animage dirigé par Thibaut CHÂTEL. Vous produisez aussi des sitcoms qui explosent en 1993 (la folie Hélène). Qu'est-ce qui vous a poussé à la création?
JLA: Nous nous sommes associés avec le talentueux Jean CHALOPIN pour créer « Sophie et
Virginie » et « Les jumeaux du bout du monde » car nous avions depuis fort longtemps envie d'œuvrer sur un dessin animé. Cela nous a aussi permis de respecter les quotas européens. Ensuite, nous avons décidé de produire seuls nos propres séries qui continuent d'être bien vendues dans le monde, tout comme nos sitcoms (Les vacances de l'amour). Alors est né le studio Animage avec à sa tête Thibaut CHÂTEL (« Kangoo », « L'école des champions »).


AL: Aujourd'hui, peut-on encore créer une émission comme le « Club Dorothée » ?
JLA: Si notre démarche a été possible sur TF1 c'est grâce à La Cinq. En 1987, est né un phénomène qui, depuis, ne s'est pas renouvelé deux chaînes commerciales concurrentes. Qui dit concurrence dit émulation. Nous avons eu la chance de pouvoir faire tout ce qu'on voulait car BERLUSCONI avait raflé tous les programmes. TF1 n'ayant plus que des vieux produits, il nous a semblé bon de déplacer nos sitcoms à succès du « Club Dorothée » pour qu'elles prennent leur propre essor. C'est là que nous avons réussi à vaincre les scores d'audiences de La Cinq. Pourquoi les tranches jeunesse du « Club Dorothée » ont augmenté ? Car celles de BERLUSCONI étaient si grandes qu'il fallait être en face. Nous l'avons fait et l'avenir nous a donné raison.

AL: Pourquoi DOROTHÉE se fait-elle si discrète depuis l'arrêt de son émission?
JLA: Le Club Dorothée a pris fin en 1997 car TF1 (actionnaire de TPS) et AB (lançant alors AB Sat) entraient en conflit d'intérêts. DOROTHÉE et moi-même avons alors décidé qu'elle revienne à condition d'avoir une actualité forte. En plus, elle avait envie de se reposer. Entre temps, nous avons reçu des idées de projets mais rien de bien glorieux. DOROTHÉE va bien et nous mangeons régulièrement ensemble.


AL: Comment est née la société JLA Holding que vous présidez aujourd'hui ?
JLA: Quand AB Sat a commencé à bien tourner, Claude BERDA n'avait plus envie d'œuvrer dans la production. C'est vrai qu'il n'est pas simple d'en faire dans un univers non concurrentiel. Comme c'était la partie qui m'intéressait, je lui ai proposé de la récupérer (NDR 80 % des parts sont cédées à JLA, contre 20 % pour AB) et de lui laisser le satellite (et l'énorme catalogue en distribution d'AB). Nous nous sommes séparés de cette manière. J'ai repris la société Hamster (« L'Instit », « Navarro ») et on a créé JLA Holding.


AL: Que devient votre projet de chaîne jeunesse « Club Récré » pour la TNT?
JLA : « Club Récré », mélange de « Récré A2 » et du « Club Dorothée », a pour but de réunir la famille. Ce serait une version géante du Club Dorothée. Avec Do-TV, le premier projet présenté qui n'a pas été retenu, on nous a reproché de faire trop culte de la personnalité, donc nous avons changé le nom. Nous souhaitons travailler avec les anciens (DOROTHÉE, ARIANE...) et des jeunes que nous formerons. Dorothée s'investit à fond car ce projet la passionne vraiment. Elle pourrait en être conseillère artistique. Nous souhaitons proposer des émissions (dont une sur les jeux vidéo), des rubriques pédagogiques (animalière, scientifique...), des séries (animation, feuilletons, sitcom...), une chronique nostalgique pour les parents et des « manga » diffusés la nuit. Nous tenons également à innover le système de carte de membre, instaurer un journal de jeune quotidien, le visiophone et la web-cam pour faire intervenir en direct les téléspectateurs.


AL: Enfin, quels sont vos autres projets ?
JLA: Nous avons réalisé un portrait de France GALL et de Michel BERGER et nous préparons celui de Sylvie VARTAN (à Bercy le 11 octobre 2005) que je manage à nouveau. Nous avons également en chantier « Les rois maudits », « SOS 18 » et une trentaine de films. Nous sommes implantés sur toutes les chaînes exceptées M6, mais nous mijotons des projets pour eux. J'aimerais que l'on reparte sur de la fiction d'après-midi ou d’accès prime-time. Il faut attendre le bon moment...


AL: Merci beaucoup !

 

T.N.T?
La T.N.T., c'est la Télévision Numérique Terrestre : lancée le 31 mars dernier, il s'agit d'un nouveau moyen de diffusion hertzien (avec une simple antenne) qui permet de recevoir plus de chaînes avec une qualité numérique. Pour cela, il vous suffit d'acheter un récepteur (vendu entre 100 et 250 euros) qui se branchera entre l'antenne et le téléviseur. À partir de là, vous pourrez recevoir une quinzaine de chaînes gratuites. Certes, on retrouve les grandes chaînes analogiques (TF1, France 2, France 3, M6, Canal+ en clair), mais France 5 et Arte émettent désormais chacune 24 h/24 et de nouvelles apparaissent comme France 4, NT1, NRJ 12 et Direct 8, tandis que d'autres ne sont plus réservées uniquement au satellite comme TMC, La Chaîne Parlementaire, Public Sénat et W9 (anciennement M6 Music). Prochaine étape en septembre avec l'arrivée des chaînes payantes telles qu’AB1, Canal Plus, Eurosport, LCI, Paris Première, TF6 et TPS Star. Parallèlement, le CSA s'apprête à attribuer 8 canaux disponibles dont un gratuit (35 projets en cours dont Club Récré est candidat). La T.N.T. est pour l'instant recevable dans les grandes villes. En septembre, la moitié du territoire sera équipée, mais il faudra quelques années pour couvrir l'ensemble du pays avec cette nouvelle technologie.

 

4 QUESTIONS À CLAUDE BERDA et ab GROUPE
Bien plus insaisissable encore que Jean-Luc AZOULAY et radicalement opposé aux interviews, nous avons également rencontré Claude BERDA. Avec son équipe, Michel COTTA (directrice générale d'AB Groupe) et Richard MAROKO (directeur des programmes d'AB Sat), ils avaient très peu de temps à nous consacrer mais ils ont quand même accepté de répondre à nos questions sur la TNT.

AnimeLand: Le groupe AB a été sévèrement réprimandé en 2002 par le CSA pour non-respect des quotas européens notamment pour la chaîne Mangas. Comment avez-vous réagi? Claude BERDA et Michèle COTTA: Nous avons des difficultés quant à l'approvisionnement. L'accès aux œuvres cinéma françaises et aux dessins animés est très difficile par rapport aux chaînes hertziennes. En rappelant au CSA que l'activité du câble et du satellite et du hertzien sont différentes, il faut s'en occuper sur le point de vue économique.
Richard MAROKO : Ce qui nous a permis de sauver les meubles, c'est le rachat de « RTL9 » et de « TMC » (avec TF1) qui nous apporte un confort certain.


AL: Il s'agit de 60 % de quotas européens dont 40% français à respecter pour « Mangas »?
CB et MC: Soit 90% de productions françaises inaccessibles. Pourtant, on ne sanctionne pas notre chaîne porno « XXL » car elle met en avant trop de quotas européens. Si on additionne l'ensemble des chaînes d'AB Sat, elles rentrent dans le cadre des quotas, mais pas séparément.
RM: Nous avons eu beaucoup de mal à vendre des séries comme « Détective Conan », qui a fait le tour du PAF avant d'être diffusée sur « Cartoon Network » qui n'a pas de soucis de quotas.


AL: Mais vous n'avez pas tenu compte des obligations?
CB et MC: C'est vrai qu'en dehors de « Mangas », toutes les autres chaînes sont à 90% (NDR : Pourtant, la chaîne Action était en deçà des quotas en 2002 comme d'autres du groupe AB). Mais sur « XX »L, nous sommes à 99 % contre 90% pour « Escales » et 97% pour » Music Classique ». Toutes nos chaînes sont très au-delà des quotas. Avec 22 900 000 abonnés et près de 15% d'audience câble et satellite, nous y croyons et cela augmentera encore.
RM: Malgré les soucis que nous avons rencontrés, la chaîne « Mangas » se porte bien avec ses 2 700 000 abonnés. Nous avons un public fidèle et friand de séries japonaises. D'ailleurs, « Les Enquêtes de Kindaichi » trouve son public sur Mangas et « Détective Conan » explose l'audience sur France 3. C'est plutôt bon signe !

AL: Vous lancez le projet de chaîne jeunesse pour la TNT: ABCD. Qu'en est-il vraiment ?
RM: « ABCD » (clin d'œil à l'école de pédagogie), comme « NT1 », notre mini-chaîne généraliste pour TNT, propose des fictions, des magazines et des « manga » (« One Piece », « Wolf's Rain », « Saint Seiya »...) mais aussi un Journal Télévisé pour enfants.

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Certaines séries japonaises diffusées dans le « Club Dorothée » ont créé la polémique
comme « Muscleman », « Ken le survivant », « Dragon Ball Z ».

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- Après avoir débuté dans la chanson, HÉLÈNE devient l'héroïne d'une sitcom. C'est le début des productions AB...
- Pour sortir Dragon Ball Z au cinéma, une structure de distribution est créée spécialement en 1995 pour l'occasion: AB Films Distribution

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