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J’ai rencontré le père Noël

Télé Loisirs – 14 décembre 1987

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C’est désormais une tradition : chaque année, l'hiver venant, je pars contre bise et brouillard à la recherche du Père Noël. Vieille réminiscence d'une enfance que je ne veux pas quitter ou enquête sociologique sur le thème d'un personnage hors du commun ? Allez savoir ! Il est certain pourtant que je me pose des questions sur cet homme mythique, hors d'âge, voire anachronique à l'heure des ordinateurs et de la navette spatiale. Voyager dans un traîneau, si rutilant fût-il, et traîné par des rennes qui depuis le temps doivent en avoir plus qu'assez de trimballer des milliers de cadeaux, au galop, de cheminée en cheminée... ça tient de l'héroïsme pur et simple.
Sans compter que les cheminées, de nos jours, ne sont pas franchement accueillantes. J'avais raison ! Le Père Noël n'est plus ce qu'il était. Il ne lui reste qu'un seul de ses traits essentiels d'antan la passion des enfants. A l'heure de la communication télévisée, il se livre à tous les délires pour les amuser, sapin ou pas sapin. Il adore se déguiser, passer d'une époque à l'autre, faire le pitre. Mais qu'on y prenne garde : c'est un bourreau de travail ! A cause de sa passion, il dit n'avoir pas le temps de se marier, partager sa maison avec un yorkshire presque aussi célèbre que lui, n'avoir plus une minute à lui...
Être l'idole des tout-petits, cela a ses servitudes, que voulez-vous ! Oh ! bien sûr, pour les séduire encore davantage, le Père Noël chante. Drôle de voix aiguë pour un Père Noël ! Et drôles de petites mains qui bougent sans arrêt... N'empêche : notre Père Noël accumule les trophées et les centaines de milliers de disques vendus. Parlez-lui « dialogue », il vous répondra télévision. Il sait de quoi il parle il flirte avec le petit écran depuis près de dix ans et produit désormais quelque six cents heures de programmes pour la jeunesse. Côté sondages et Audimat, il est épuisant à force d'écraser ses concurrents : c'est simple, en face de lui, aucun autre royaume enchanté ne résiste.
Cette année, pas de spectacle sur scène mais un grand show de Noël... télévisé, ça va de soi. Une belle émission pleine de rêve pour nos chérubins, concoctée par le Père Noël et ses éternels complices qui chantent, dansent, jouent la comédie... Autour d'eux, d'autres amis feront pétiller cette coupe de champagne aux couleurs de sirop d'orgear. Car, il ne sera pas question de célébrer la dive bouteille ce soir-là : le Père Noël y tient, ses chers petits ne perdront pas la tête même si leur cœur chavire de plaisir.
Il m'intrigue encore, ce Père Noël. Je lui trouve un petit air coquin que ses joues rouges et ses yeux fatigués dissimulent mal. Je le trouve très mince, extrêmement mince, sous sa houppelande rouge bordée de blanc. Je lui trouve un rire en vrille peu masculin, une pétulance et une exubérance d'une jeunesse surprenante... Je vous l'ai dit : le Père Noël n'est plus ce qu'il était. Mais au fait, qui a dit que c'était un homme ?

Michèle Dokan

Dorothée était le père Noël !

Télé Loisirs – 23 janvier 1988

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Le 8 janvier, comme prévu, maîtres G. Golstein et R. Efrancey, huissiers de justice à Paris, ont tiré au sort 153 cartes postales parmi les bonnes réponses reçues. Nous avons admis, comme annoncé dans nos numéros 94 et 95, deux bonnes réponses: Dorothée ou Frédérique Hochedé qui est son vrai nom.

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