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Germinal Samper - Technicien audiovisuel

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Germinal Samper, chef de plateau au « Club Dorothée », se souvient de sa rencontre avec Dorothée.

"La première fois que je l'ai rencontrée, j'avais fait une table de régie avec le petit déjeuner pour tout le monde. Et elle m'a testé. Sur la table, il y avait croissants, café, etc. Les machinistes sont alors arrivés. Leur chef a lancé : "Ben alors? Il n'y a pas de charcuterie? Il n'y a pas de vin?". Ils avaient commencé à quatre heures et demie du matin. Dorothée, à qui je ne parlais pas encore, a dit: "Tiens, mais je croyais qu'il y avait un régisseur!" Immédiatement, j'ai sorti un saucisson, du jambon, du pinard... Dorothée a alors juste dit au chef machino : "Tiens, viens chercher, il y a ce qu'il faut". Et là, elle s'est retournée vers moi et m'a envoyé : "Que-ce que je pourrai bien demander... Tiens, un steak tartare!" Ça m'a marqué. Il était sept heures du matin. Là j'ai sorti des œufs frais. Elle a ajouté: "Mais, là, je ne vois pas la viande...." Je lui ai répondu: "Pour la viande, je vous demande cinq petites minutes". Surprise, elle me dit : "Mais elle est ou là? Ou est-elle? Je ne la vois pas?" Le doigt pointé vers le sol, je lui ai dit : "là!". A ses pieds, il y avait Roxan. Là, Dorothée a hurlé un "Non!"...

Dorothée, c'est une personne qui m'a appris mon métier. Je suis devenu régisseur au Club Dorothée par hasard. Au moment où je suis arrivé, en septembre 1988, AB démarrait en autonome. Il y avait besoin d'un régisseur et je me suis trouvé là. En fin de compte, AB a été, pour tous les gens qui se trouvaient là à l'époque, une formidable école de terrain, parce qu'il y avait plein de postes à prendre.

Une journée en direct sur le plateau du Club Dorothée, c'est le genre d'exercice duquel on sort vidé. Pas fatigué, mais vidé. On se retrouvait avec certains à cinq heures et demi du matin dans un café à côté. On arrivait la gueule dans le cul parce que, la veille, la répétition s'était terminée à vingt-deux heures. On parlait un peu. A six heures, on intégrait le plateau, on commençait à ouvrir et Dorothée arrivait. On commençait à sept heures. Et le soir, on se retrouvait dans le même café, mais on ne décrochait pas un mot. On se donnait. Il y avait une tension qu'on ne retrouve pas dans des enregistrements qui permettent de couper, de reprendre... Et Dorothée  avait régulièrement une espèce de trac, parce que c'était du direct et qu'elle était devant la caméra. Elle avait la pression et elle avait besoin de repères : moi sur le plateau, Moise qui gérait les accessoires et amenait ce qu'il fallait et Fabienne qui s'occupait de son gros plan.

Dorothée avait confiance en chacun. Si nous n'étions plus à portée de son regard, même pour prendre une pause dans le couloir, elle voulait savoir où nous étions. Mais c'est normal, quand on porte une émission comme cela."

Extrait de "Dorothée : Merci pour la récré" - Editions de la Lagune - 2008

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