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Dorothée Bis

Première n°41 – 1980

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Il y a deux ans, François Truffaut lui avait donné son premier rôle au cinéma dans « L'amour en fuite », aujourd'hui, Dorothée, la présentatrice d'Antenne 2, tourne son second film, « Pile ou face », sous la direction de Robert Enrico.

Loin des pudeurs obligatoires des Catherine Langeais ou Jacqueline Huet d'antan, les speakerines d'aujourd'hui s'enhardissent, s'encanaillent et n'hésitent plus à se défroquer le temps d'un congé sans solde pour visiter les arcanes du Septième Art.
C'est le cas de Dorothée, la présentatrice de charme des programmes « pour la jeunesse » d'Antenne 2. A 25 ans, la voilà déjà avec deux films à son palmarès : « L'amour en fuite » de François Truffaut et le tout nouveau « Pile ou face » de Robert Enrico.

Dorothée est une speakerine de choc. Pas une trace de lymphatisme chez cette battante blonde et menue au visage aigu de petite souris des idées en vrac, de l'espièglerie à revendre, de l'énergie à démoraliser un bataillon de fourmis et de la chance, beaucoup de chance. A dix-neuf ans, elle est remarquée par Jacqueline Baudrier à l'occasion d'un concours de théâtre amateur inter-lycées. On l'invite à se présenter à un concours de présentatrices à la télévision. Dorothée remporte l'épreuve haut la main et se voit confier l'animation des « mercredis de la jeunesse », quatre heures de direct, une véritable gageure pour une novice.


Une fonceuse, Dorothée. Quand François Truffaut lui téléphone pour lui proposer un rôle dans « L'amour en fuite », elle se lance : « Le cinéma me tentait, dit-elle, c'était comme un rêve... Quand Truffaut m'a contactée, je n'osais pas dire oui... Il m'a un peu forcé la main, mais je n'ai pas eu à m'en plaindre c'était bien. Avec lui, on a l'impression de tout faire parfaitement, sans effort. » Dorothée se sent-elle comédienne pour autant?

« Pas du tout ! C'était un jeu, un plaisir que je me faisais ! Après « L'amour en fuite », j'ai oublié le cinéma. Je n'ai rien fait, en tout cas, pour tourner autre chose j'étais repartie dans
mes émissions enfantines. »

Et « Pile ou face »? La chance encore une fois... « C'est Robert Enrico qui est venu me chercher : je ne pouvais pas dire non, Serrault et Noiret étaient de la distribution. j'aimais beaucoup Robert Enrico que je connaissais par ailleurs et le sujet était un policier : une aubaine ! » L'œil brille, le sourire s'élargit.

 « Dans le film, j'incarne une jeune célibataire témoin d'un crime qui s'est produit en face de chez moi. Aux yeux de la police (Philippe Noiret), je suis la complice du meurtrier (Michel Serrault); une jeune femme décidée qu'on suppose capable de pousser homme déjà âgé à tuer sa femme pour pouvoir s'approprier son nom et son argent... J'ai mis beaucoup de cœur dans ce tournage, probablement parce que j'étais davantage consciente de ce que je faisais, plus active aussi...
Dans « L'amour en fuite », je n'avais pas eu l'occasion de connaître la vie de tournage : toutes mes scènes se passaient avec Jean-Pierre Léaud, seule à seul. Dans « Pile ou face », nous avons tourné pendant plus d'un mois à Bordeaux avec l'équipe au complet... Philippe Noiret et Michel Serrault ont été d'une gentillesse extraordinaire avec moi. J'avais le trac mais, en même temps, grâce à eux, je me sentais merveilleusement naturelle. C'est à peine si j'avais la sensation de jouer dans un film... »

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