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Dorothée fait ses devoirs de vacances

Télé Star – Juillet 1989

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Question : comment transformer la télé en cours de récréation ? Pour la réponse, voyez Dorothée : elle montre à l'écran les fous rires de la régie, le matériel et les cadreurs, bref, elle démythifie le plateau de télé. Ce qui ne l'empêche pas de mener d'une main de fer (dans un gant de velours) ses joyeux tournages ou ses méga-projets.


Dans l'arrière-pays niçois, des drôles de zigotos en chemises à fleurs se chamaillent devant un panneau « Bruxelles 13 km » en se demandant comment ils ont bien pu arriver... en Belgique. Ces grands enfants en vadrouille, c'est l'équipe du « Club Dorothée » : Dorothée, bien sûr, entourée d'Ariane. Jacky, Patrick Simpson-Jones (Super Pat') et Corbier. Le « Club Dorothée » a pris ses quartiers d'été à Nice. Pas ses vacances. Dès 8 heures du matin, l'équipe est en marche pour tourner les saynètes qui animent les quatre heures d'émissions quotidiennes sur TF1. « C'est la vie du "Club" telle qu'elle se passe à Paris, explique Dorothée. Avec la mer et les coups de soleil en plus. » Sur la plage, en bateau, dans une villa, ou sur les routes. Dorothée entraine à sa suite une équipe d'une cinquantaine de techniciens et un camion « Club Dorothée » qui attire les enfants aussi sûrement qu'un caddy de bonbons. Ils récoltent d'ailleurs casquettes et autographes.

« Le "Club Dorothée", c'est douze mois sur douze, explique l'animatrice. On ne peut pas lâcher les enfants sous prétexte qu'il y a les vacances. Au contraire, il faut penser à ceux qui ne partent pas. »
La vie continue pour l'équipe, avec ses événements quotidiens : l'anniversaire de Dorothée, le mal de mer de Jacky ou la grossesse d'Ariane. C'est la trouvaille du « Club Dorothée » : avoir instauré un vrai dialogue avec leurs jeunes téléspectateurs. Leur parler à travers la caméra. En démythifiant le plateau télé, en faisant apparaitre à l'écran les cadreurs, en mettant en vedette le metteur en scène, Patrick (dit Pat) Le Guen, en filmant les fous rires de la régie. Avec Dorothée, la télé n'est plus un écran magique. C'est une cour de récréation où les téléspectateurs sont invités à jouer, à regarder comment se fabrique une émission. Ça marche : le club est bombardé de courrier au rythme de 5000 lettres par jour. Les enfants donnent leur avis. Par courrier ou Minitel, ils ont choisi les dessins animés. Que certains, d'ailleurs, jugent trop violents. Réponse de Dorothée : « Ce sont les adultes qui réagissent comme ça, parce qu'ils oublient leur vision d'enfant. Et puis c'est aux parents de remplir leur rôle. A eux de savoir s'ils interdisent ou pas. Nous ne sommes pas des mamans ou des papas, pas plus que des profs. Nous sommes des amis. »
Ses mots clés : sincérité et vérité. « Les enfants. Ça n'est pas un public à part. Ils comprennent très bien ce qui se passe. Il ne faut surtout pas les prendre pour des idiots. On leur parle normalement. » D'ailleurs, elle n'aime pas qu'on emploie le terme d'émissions « enfantines ». Elle préfère s'adresser à la famille : « Quand j'entends les parents me dire : "Le dimanche matin, on regarde l'émission tous ensemble dans le lit", là je suis ravie. »


FRÉDÉRIC KARPYTA
PHOTO MARC SEGUIN


UN SAXO POUR BERCY
«Le spectacle, c'est ma récompense. » En janvier 1990, Dorothée s'offre un gros cadeau :
elle va chanter (son répertoire plus des nouveautés) à Bercy. Les premières affiches l'ont déjà annoncé. Elle y apparaît un saxo à la main. Pourquoi un saxo ? « Parce que c'est un instrument que j'aime bien, et parce que c'est un spectacle musical. Encore plus rock que le précédent. » Bercy ne fait pas peur à Dorothée. « La plus grande salle parisienne est une suite logique, explique-t-elle, après l'Olympia et les deux ans ou Zenith. » La taille, quand même ? « Nous avons déjà joué devant 80 000 personnes lors d'une tournée, alors... » Pour l'instant, l'équipe en est aux préparatifs. Il y aura évidemment beaucoup de monde sur scène. Elle sait qu'elle aura le trac, comme d'habitude. « Le jour où on n'a plus le trac, il faut changer de métier. »

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