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Dorothée vendredi à Rouen : « L’enfant est sincérité et vérité »

Paris Normandie – 29 mars 1989

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Des admirateurs en culottes courtes, Dorothée en recense à présent des millions. Le gros œil de la télévision et, plus encore la scène, lui ont permis de conquérir simplement le cœur des bambins. Aimable et gaie, Dorothée a gagné le merveilleux pari de plaire en amusant. Cette véritable reine des enfants sera vendredi soir à Rouen...


Le cheveu blond soigne et lisse, l'œil pétillant, charmeur, expressif, volontiers coquin, mais aussi en prime, un regard attendrissant et sensible à souhait, on comprend aisément que les gamins aiment Dorothée ! Jamais excessive, toujours précise, cette charmante collégienne de 36 ans, qui se glisserait sans mal dans une classe de terminale est, sans aucun doute, celle qui touche avec le maximum de justesse le tendre monde des tout petits. Dorothée est aussi discrète à l'abri des sunlights qu'expansive et joyeuse face à une caméra. Il n'y a pas à dire. « Doro » passe bien !


Ame vaillante du music-hall
Dorothée, c'est un plus. En prise directe avec une certaine idée qu'elle se fait de la vie, ce petit bout de femme n'en finit pas d'étonner. Peut-être simplement parce que, comme vos rejetons, elle porte blue jean's et bottes, tout en sachant encore nouer négligemment autour de son cou, un foulard de quatre sous. Un foulard que lui aurait donné un amoureux transi de bonheur de quinze ans à peine ! Véritable âme vaillante du music-hall, Dorothée est, selon la formule consacrée, « toujours prête ». Surtout lorsque l'on prononce devant elle le mot magique « d'enfant » ...
« L'enfant est sincérité et vérité. En sa présence, on ne triche pas. Il faut même savoir accepter parfois son impitoyable, mais juste jugement. Au risque, c'est le jeu, d'en prendre plein les dents ! Cela dit, existe-t-il une joie plus grande et plus encourageante que celle spontanée d'un enfant dont le cœur "gros comme ça vous fait littéralement chavirer de bonheur » ?
Loin des studios et des planches, « Doro » s'envole...
L'Inde, Calcutta, la merveilleuse mère Térésa. La sincérité cachée au service des moins favorisés. Les yeux de Dorothée brillent soudain. Plus doux encore qu'à l'accoutumée...
« Si je n'avais pas fait ce métier, auquel rien au fond ne me destinait, j'aurai aimé à un niveau plus modeste naturellement, faire œuvre de charité en essayant de copier humblement cette sainte qu'est sœur Thérésa. Sans publicité, en voilà une qui grignote chaque jour patiemment du terrain sur l'indifférence. Elle avance sur l'air d'un même et unique leitmotiv : ce n'est pas moi ! Quel exemple. Superbe de générosité, mère Thérésa a déjà gagné le merveilleux pari de l'amour gratuit de son prochain en suscitant des vocations ».
Et vlan ! Voilà qui décoiffe... et qui réveille ceux qui auraient tendance (et ils sont nombreux) à prêcher seulement pour leur chapelle en se regardant le nombril et celui de leurs proches.
 

« Préserver le noyau familial »
On est loin de la Dorothée gambadante que des sirènes hurlantes poussent sur le devant de la scène et qui ne fait de véritables projets de cinéma que lorsqu'elle aura pris « de l'âge », comme elle dit ! Pour l'instant, elle parle de sa famille avec tendresse : « Les liens avec les parents apparaissent à mes yeux comme une priorité. Ils ont encore trop tendance de nos jours à se fissurer sous le faux prétexte de liberté de l'individu. Le noyau familial doit absolument, et le plus longtemps possible, être préservé afin d'éviter de couper un cordon ombilical dont, un jour ou l'autre, on a forcément besoin. Aujourd'hui, la jeunesse est adulte avant l'âge. Cela tend à lui enlever rêve et imagination. La poussée de l'ordinateur, à ce sujet, m'inquiète car « l'appareil » annule l'analyse humaine. L'enfant n'est pas un analyste au même titre que son père, d'où la possibilité d'un traumatisme devant les multiples agressions d'un monde en ébullition qui malheureusement bouillonne dans un mauvais bain » !


« Je prie, et je crois aux miracles »
Alors, tentons d'oublier. Ne serait-ce qu'un moment. Musique et décors à l'appui : « C'est vrai que le métier que je fais n'est, au fond, que du vent. Toutefois, s'il permet une évasion, un instant de rêve et de bonheur, une sorte d'isolation bénéfique, je considèrerai la partie comme gagnée ! Un jour à Albi, je me suis cassée deux côtes en chutant sur la scène au cours d'un spectacle, je n'ai ressenti la douleur qu'une fois avoir repris le train qui me ramenait à Paris. C'est fou ce que le plaisir masque la douleur » !
N'y voyez surtout pas là une certaine et quelconque forme de démagogie. Dorothée a le mérite de parler clair et de jouer franc jeu, en toutes circonstances, sur n'importe quel sujet...
« Oui je prie et, je crois aux miracles. Souvent, je me raccroche à ça. La ferveur m'aide à surmonter les épreuves. Il y a quelques années, je n'ai jamais autant prié, pour me retrouver en position de demandeuse, que le jour où ma grand-mère a été gravement malade. C'est vrai que l'on ne doit pas penser à implorer seulement le ciel dans de telles circonstances, mais lorsque le besoin pressant, la peur également, sont là » !


Oui, elle est amoureuse !
Dans sa douceur câline, Dorothée a un jour mesuré et regretté la vilaine aventure vécue par son amie Chantal Goya : « Ce qui lui est arrivé est véritablement épouvantable, trop bête. Pour une émission qui n'était qu'une épreuve de corde raide, dont seuls Gainsbourg et, avant sa mort, Coluche avaient su se dépêtrer, Chantal est encore au creux de la vague. Ce n'est pas
juste. On ne plait pas à tout le monde. La constatation est parfois difficile à admettre, mais elle est logique. Il faut souvent une belle force de caractère pour éviter l'accroc qui nous guette tous ».
Un accroc dont Dorothée veut se préserver le plus longtemps possible. Une reprise fil à fil se révélant toujours délicate ! Paris, Lyon, Marseille, Nice, Bruxelles, Lille... Vendredi à partir de 20 heures, Dorothée sera à Rouen. Toujours sous un chapiteau dressé sur le parking du Parc des Expositions. En attendant la fameuse salle promise avant les élections. Une bonne nouvelle, enfin. Dorothée n'est pas une « menteuse » comme le dit l'une de ses chansons. Par contre, elle est bien « amoureuse » et ne le nie pas ! De qui ? Cherchez curieux... Mais de son public, bien sûr !
La location pour le spectacle de Dorothée se poursuivra jusqu'à vendredi midi aux disques Damame, 3 rue Grand-Pont à Rouen. Téléphone : 35 71 44 18


Entretien réalisé par Jean-Pierre CARPENTIER

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