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Dorothée a dit
Les années Dorothée - 2007

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Chez moi j'ai une télé dans chaque pièce. Elles sont toutes branchées sur des chaînes différentes. Ce qui me permet de suivre plusieurs émissions ou films en même temps, quand je passe de la cuisine au salon, ou dans ma chambre. Certains jours, à force de zapper, j'ai des crampes. Dès que je me réveille, j'allume la télé. Lorsque nous étions au Zénith ou à Bercy pendant quinze jours ou trois semaines, je demandais que l'on installe un poste dans la loge.

J'ai une passion pour les sacs à main. Hélas, je n'ai jamais trouvé le modèle de mes rêves : petit et grand, très léger, idéal pour ranger des tas de trucs, n'importe quoi et aussi le reste

J'adore les montres. J'ai une très belle collection et chacune d'entre elles est liée à un souvenir. Certaines, très anciennes, ne fonctionnent plus depuis longtemps et aucun horloger ne peut trouver les pièces qui permettraient de les remettre en état. Ce qui ne m'empêche pas de les conserver précieusement.

Je déteste le téléphone. Chez moi, le répondeur est souvent branché. Ma famille et mes amis savent qui'il est utile de me laisser un message. Je rappelle...parfois!

En tournée, dans le car qui nous conduisait d'une ville à l'autre, j'ai disputé de longues parties de gin-rummy avec mes danseurs ou de tarot avec mes musiciens. Les voyages duraient parfois six ou sept heures. Il fallait bien s'occuper.

J'adore les desserts, j'adore manger des gâteaux mais je suis incapable de les faire. Sauf un, au chocolat. Comme tout le monde!

Je possède d'innombrables paires de chaussures. On peut les classer en deux catégories : celles que je porte jusqu'à l'usure, comme les bottes de cow-boy, et celles que je réserve pour des soirées chics ou je ne vais jamais, comme les escarpins a hauts talons. Elles sont encore intactes au fond de mes placards.

Je suis ordonnée, mais à ma manière. Je suis capable de faire plein de choses à la fois, mais jamais en même temps.  De même, chez moi, en découvrant des piles de papiers ou de photos sur les tables ou sous les meubles, on peut avoir une impression de désordre. Mais non, tout est parfaitement rangé. C'est simplement mon ordre à moi.

Je ne me souviens pas de m'être énervée sur un plateau, à la télévision ou au cours d'un spectacle. Il m'est arrivé, en revanche, de piquer de fausses colères sur le plateau du Club Dorothée. C'était le seul moyen de calmer mes copains lorsqu'ils s'amusaient un peu trop au lieu de se concentrer. Combien de fois ai-je ainsi hurlé : "Faites votre travail, merde!" Le problème ensuite, c'est que je ne savais pas toujours comment m'arrêter!

Je suis née un 14 juillet. Ma grand-mère paternelle me racontait, lorsque j'étais toute petite, que l'on tirait les feux d'artifice pour moi. Quand j'ai compris la vérité, j'ai été horriblement vexée.

Je déteste les chiffres. Je me suis fâchée avec eux. Quand on me dit que je suis une femme d'affaires, je rigole, avec deux "g" et deux "i"!

Adolescente, j'ai pris des cours d'équitation. J'avais un cheval très bien élevé. Il me laissait passer un obstacle en premier et il passait ensuite. J'ai ainsi connu de très près le sable et les cailloux d'un manège

Je suis très superstitieuse. J'ai toujours placé, bien en vue dans ma loge, la première peluche offert par un enfant, au début d'un nouveau spectacle. Et elle ne m'a pas quittée jusqu' à la fin.

Je ne compte pas le nombre de fois où l'on m'a abordée dans les rues en me lançant : "Vous avez la voix et le sourire de Dorothée". Souvent j'ai répondu sèchement: "Ah bon, vous croyez que je lui ressemble, à la blonde?" Je le confesse, il m'est arrivé, pour le plaisir, de faire durer le jeu avant d'avouer la vérité.

Je n'ai jamais prononcé le moindre gros mot jusqu'à l'âge de 25 ans. Il faut dire que je n'en connaissais pas un seul car mes parents n'ont jamais juré. Ce sont les gamins à la télévision, qui ont fait mon éducation dans ce domaine. Aujourd'hui, je jure comme un charretier. Mais sans jamais être vulgaire. Je déteste la vulgarité. Pendant le tournage de Pile ou face, je devais dire: "Eh merde! Je trouve pas mes jumelles!". Timidement, j'explique à Michel Audiard, le dialoguiste du film, que je n'avais jamais prononcé ce mot  et que j'en étais incapable. Il me répond : "Je te parie le contraire, ma petite!" Pendant la prise, dans le feu de l'action, j'ai sorti le mot a quatre reprises. Audiard m'a alors lancé, avec un sourire goguenard : "Eh! Oh! Il n'y en avait qu'un dans le texte!"

Il m'arrive régulièrement de croiser de jeunes gens qui mesurent 1,95 m environ et qui me disent : "Tu te souviens, je suis arrivé vers toi avec un bouquet de fleurs. Tu m'as pris dans tes bras et tu m'as embrassé". Je rencontre aussi très souvent des mamans très sympathiques, accompagnées de leurs chérubins, qui me disent "Vous avez bercé mon enfance"

Je suis la marraine d'une comédie musicale pour enfants, Au royaume des bonbons. Elle a été créé par Eric, Olivier et Vincent. Eric qui travaillait au Club Dorothée m'invite un jour voir ce spectacle au Théâtre Galabru, à Montmartre. La sincérité du jeu et l'interactivité de l'ensemble m'ont plu. Je suis fière de ces trois jeunes qui ont concrétisé leur rêve.

Chaque fois que je croise Jean Pierre Foucault, je commence à fredonner « Pour faire une chanson ». Il devient vert car il hait ce refrain. C'est la préférée de Virginie. Nous avons fait  une tournée d'été en 1983 sur le podium RMC. Pour les 12 ans de Virginie, Jean-Luc Azoulay, lui a offert un tambour. Jean Pierre n'a pas vraiment aimé non plus...

Je me suis produite en public pour la première fois à l'école, à Bourg La Reine, pour un spectacle de fin d'année. Je jouais le rôle d'un berger, assise pendant une heure dans un coin du plateau, sans bouger malgré la perruque qui me chatouillait le nez

Un dimanche soir, Jean Luc Azoulay me téléphone alors que je dînais chez ma maman. Il me dit "On a un tube, je t'attends au studio". Je ne l'ai pas cru mais pour lui faire plaisir, j'ai pris ma voiture et je suis allé enregistrer "Hou la menteuse!". La chanson a été mixée le lendemain. Le disque s'est vendu à plus d'1 millions d'exemplaires.

J'ai un sens de l'orientation très particulier. Quand on me demande d'indiquer le chemin pour aller quelque part, on a intérêt à prendre la direction opposée si on veut arriver à destination

J'ai appris les paroles de mes chansons en voiture grâce à des cassettes qui passaient et repassaient sans cesse dans l'autoradio. Jean Pierre et Jean Paul, des collaborateurs devenus des amis, m'aidaient car à force d'écouter les chansons, ils les connaissaient par coeur bien avant moi.

Mon équipe a toujours su que lorsque je fermais la porte de la loge pour me maquiller, il ne fallait surtout pas me déranger ou me parler. Ces minutes de solitude, c'était le moment où je me concentrais avant d'entrer en scène

Avant un spectacle, je suis toujours passée entre les mains d'une coiffeuse. Dans certaines villes de France, ou les loges n'étaient pas vraiment bien équipées, j'ai utilisé les douches pour me laver les cheveux, les éviers dans les cuisines et même les tuyaux d'arrosage. Les shampooings à l'eau froide, je m'en souviens encore!

A la fin de chacun de mes spectacles, les enfants bondissaient devant la scène pour m'offrir des fleurs. J'ai partagé quelques bouquets avec celles et ceux qui m'aidaient en coulisses, et j'ai rapporté les autres chez moi, afin qu'elles vivent le plus longtemps possible. On m'a aussi donné des milliers de fleurs artificielles. Je les ai toutes placées dans mon salon, dans une vasque immense, en les piquant dans de la mousse. Il n'était pas question de les jeter.

 

A propos de la chanson des Musclés "Antoine Daicône" :

Je n'étais pas pour la chanson des Musclés, la marionnette d' Antoine De Caunes n'était pas ma décision non plus. Cela avait beau être dans mon émission, je ne cautionnais pas du tout. Ce genre de choses attire la haine et c'est ridicule!

je ne suis pas pour la vengeance, mais en revanche, je suis quelqu'un qui n'oublie pas!

Extrait du livre "Les années Dorothée", Jacques Pessis, 2007

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