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Dany

[Dany] - Dessinateur

 

 

Danny Amir s'oriente dans un premier temps vers une carrière d'illustrateur publicitaire. À la suite d'une rencontre avec Mittéï, il devient son assistant et travaille sur Les Trois A, Indésirable Désiré et même Ric Hochet où on lui confie les décors.

En 1966, de retour de son service militaire, il entre au studio Greg et travaille pour Quentin Gentil. Il devient également un fidèle collaborateur de l'hebdomadaire Tintin pour lequel il réalise de nombreuses illustrations.

C'est en 1968, sur un scénario de Greg qu'il crée sa première bande-dessinée, Olivier Rameau, dont les aventures se poursuivent encore aujourd'hui. Á la même époque on le retrouve dans Le Soir, où il contribue au collectif Alice au Pays des Merveilles scénarisé par Greg et publié sous les pseudonymes de Daluc (Dany et Dupa) et Turbo (Turk et De Groot). Cette histoire sera reprise en album aux éditions du Lombard en 1973, puis chez MC productions en 1987.

En 1975, Dany crée la surprise. Il passe à un dessin réaliste en illustrant Histoire sans héros, un one-shot imaginé par Van Hamme (paru dans Tintin, puis en album chez Lombard). L'année suivante, pour l'éphémère Achille Talon magazine, il dessine, sur un scénario de Greg, Les Aventures de Jo Nuage et Kay Mac Cloud (un album chez Dargaud, repris chez Joker).

En 1978, il retrouve Van Hamme et toujours dans Tintin, réalise Arlequin. La série ne connaîtra que trois albums chez Dargaud avant d'être ressuscitée en 2001 par Jytéry et Rodolphe aux éditions Joker.

Avec Ça vous intéresse ?, Dany lance, en 1990, une série d'albums à l'humour érotique. Les textes sont d'abord crédités à Bob de Groot mais Dany avoue vite qu'il doit ses blagues coquines à de nombreux auteurs tel que Tibet, Hermann...

Il entreprend Equator en 1992. Alpen Publishers publie un premier récit, puis deux plus tard, ce sont les éditions du Lombard qui reprennent la série avec cette fois, Stephen Desberg au scénario.

Jonglant avec facilité entre l'humour, la poésie et le réalisme, Dany est considéré comme un des grands auteurs de la bande dessinée franco-belge.

 

Dany revient sur sa rencontre avec Dorothée

 

"Quand Dorothée était au top de sa popularité, j'ai été invité une première fois dans son émission en tant que dessinateur de la série de bandes dessinées Olivier Rameau. Elle aimait beaucoup la fraîcheur, la poésie qui se dégageait de cette série. Ses invitations sur son plateau étaient toujours extrêmement ludiques parce qu'il fallait se prêter au jeu, interpréter des personnages... et ça c'est bien passé, en tout cas, je le crois, puisqu'elle m'a réinvité trois ou quatre fois. Dès notre première rencontre, Dorothée se montrait d'une gentillesse et d'une simplicité qui m'ont touché et surpris. Il y a jamais eu , de sa part, d'attitudes hautaines, méprisantes, distantes. C'est pourtant une attitude que beaucoup de gens de la télévision ou du cinéma se croient obliger d'affecter. Je me rappelle qu'une fois, nous étions déguisés en Indiens. Dorothée incarnait une prisonnière délivrée par je ne sais qui.... On faisait de petits films qui nous demandaient une journée de tournage! Par la suite, elle m'a fait le plaisir, lorsqu'elle venait à Bruxelles, de m'inviter. Nous sommes allés quelquefois manger ensemble, avec toute une série de copains, dont Tibet, un autre dessinateur. Quand on se retrouvait, au restaurant, à une table d'une vingtaine de personnes, elle était la patronne. C'était autour d'elle qu'on se réunissait. Malgré cela, elle se souciait que tout le monde soit bien installé, bien servi et ne manque de rien. Elle s'en occupait elle-même et donnait l'impression que chacun était son invité personnel. C'était vraiment remarquable. Cela dit, j'ai pu constater, lors de différents contacts que j'ai eu avec des gens du show-biz que les plus grands noms ont toujours les comportements les plus simples, les plus gentils et attentionnés. En tout cas, c'est presque une règle : quelquefois, un porteur de câbles de TF1 peut être plus méprisant et prétentieux qu'une énorme vedette! Pour en revenir à Dorothée, elle a toujours été très simple. Humainement, c'est vraiment quelqu'un de bien. elle a beaucoup d'humour mais ne se moque jamais et prend son rôle envers les enfants très au premier degré. Elle aimait vraiment ce qu'elle faisait.

Elle aimait beaucoup la bande dessinée. elle trouvait qu'on faisait un métier formidable et , si elle avait pu dessiner, elle aurai aimé faire comme nous. Elle appréciait les dessinateurs parce qu'à de rares exceptions, ils ne se prennent pas au sérieux , même s'ils font leur boulot sérieusement Ce coté grand-enfant des dessinateurs, cela lui plaisait beaucoup.

La dernière  fois que je l'ai revue, c'était l'époque ou elle tournait. Elle faisait des spectacles de rock. Elle avait monté une espèce de comédie musicale, dont j'ai un peu oublié les détails. Je me souviens seulement que j'avais été approché par AB Productions pour réaliser des décors. Je ne sais plus pour quelle raison, ça ne s'était pas fait. Sans doute que mes décors étaient trop chers à réaliser. Mais cela montre que l'univers d'Olivier Rameau était très proche de ce qu'elle voulait offrir à son public.

Je prenais de ses nouvelles de temps en temps par Jacques Pessis qui était resté en contact avec elle. Ca me rendait un peu triste, car elle ne voulait plus voir personne. Je vois que , maintenant , elle refait surface mais , pendant longtemps, elle n'a voulu voir personne. Elle était déçue de ce que le showbiz lui avait fait et de la manière dont les gens l'avaient laissé tomber C'est une dure loi. Je crois que, quand on aborde ce type de projet de carrière qui est lié à l'amour du public, il faut accepter que ça ne puisse plus marcher. et plus on monte haut, plus la chute peut être brutale. J'ai essayé de prendre contact avec elle pour la réconforter, pour lui dire qu'elle avait des amis et qu'elle pouvait compter sur nous, mais on ne m'a jamais communiqué d'adresse ni de numéro de téléphone. Elle ne se sentait pas bien. J'en était attristé car c'est un personne que j'aime beaucoup. Je l'embrasse très affectueusement."

Extrait de "Dorothée : Merci pour la récré" - Editions de la Lagune - 2008

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