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Catch à quatre féminin…
Le meilleur – 5 janvier 1985

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CHANTAL Goya, surnommée « l’idole des couches-culottes » déclarait récemment : « Je ne quitte jamais le monde des enfants ». Comme on la comprend ! Sans le filon inespéré que constitue son immense public frais émoulu des pouponnières, la carrière de cette chanteuse aurait sans doute tourné court au moment du reflux de la vague yéyé. Quand elle se met à fredonner, avec son air inimitable (sauf par Hervé Vilard dans « Carnaval » ) de croire encore au père Noël et au marchand de sable réunis "Bécassine c'est ma cousine » ou "Piou Piou petit poussin», qui se souvient encore que cette "madone des nourrissons» sévissait déjà comme twisteuse de première ?
Certainement pas ses fans en culottes courtes. Mais c'est tout à son honneur de s'être reconvertie avec succès dans le baby-sitting de music-hall, avec un rare bonheur dans l'art de langer en musique. Mais le filon enfantin était sans doute trop juteux pour qu'on la laisse toute seule l'exploiter. Désormais, Chantal Goya, tenante incontestée du titre de miss tube... de lait concentré, avec 13 millions d'albums vendus, a ses rivales. Trois pour être exact et qui ne sont pas des « sparring-partners » dans ce qui est en train de devenir un véritable match de catch à quatre.
Les trois autres challengers en jupons ne sont pas, en effet, des « tocardes » et « La Goya » aura fort à faire pour défendre un empire qu'elle s'est taillé à force de courage, de ténacité... et d'indifférence face aux mauvaises langues qui lui reprochent d'écumer les tirelires ! Parmi elles, la plus dangereuse est Dorothée qui, grâce à Antenne 2 qui lui ouvre la voie des ondes, a déjà vendu plus de 3 millions d'albums, s'est lancée dans les spectacles sur scène et compte bien refaire son retard avant longtemps. Pour elle : la jeunesse, un « look » un peu plus moderne et surtout sa présence sur Antenne 2. La télévision vend aussi efficacement la pâtée pour les chats que la bouillie pour les nouveau-nés !
En outsider de dernière minute, on peut mettre Karen Chéryl qui vient de se voir confier par TF1 une tranche horaire consacrée à ceux que les éducateurs appellent les « pré-ados ». Ce n'est déjà plus la couche-culotte, mais pas encore le jean et les santiags, encore que la belle Karen (dont. Soit dit en passant, la tête est aussi bien pleine qu'elle est bien faite) vienne de se placer en pole-position grâce à son film « j’ai rencontré le père Noël ». Une concurrente dangereuse donc, puisqu'elle a sur les autres l'avantage de pouvoir séduire aussi les papas qui se battront pour accompagner leurs rejetons aux spectacles qu'elle donnera.
La quatrième, c'est Douchka. Elle, son avantage, c'est peut-être l'hérédité d'une maman (Pascale Petit) et d'un papa (Gianni Esposito) qui savent ce que show-business veut dire. Douchka -qui vient de marquer des points avec « Mickey, Donald et moi » vise un peu plus haut (question tranche d'âge) que Chantal Goya. S'agit-il d'un pacte de répartition du marché (Tu les fais jusqu'à 9 ans, après tu me les laisses) ? Sans doute pas. Mais ça y ressemble...
Le règne de Chantal Goya est-il vraiment menacé ? Ce n'est pas sûr.
Le public enfantin est un fromage qui peut fort bien se partager en quatre !
I.M.

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