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Cabu : son meilleur public, les enfants

1985

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Comment avez-vous commencé à dessiner pour la télévision ?

William Leymergie connaissait mes dessins. Lorsqu’il a eu l’idée de « Marabouts de ficelles », il cherchait un dessinateur assez « figuratif » si on peut dire. Je ne voulais pas spécialement faire de la télévision, mais comme la presse écrite va très mal, je pensais bien qu’un jour ou l’autre j’aimerais faire de la télé.

Comment avez-vous êtes-vous adapté à ce nouveau support ?

C’est bien sûr très différent du travail sur papier. Il faut aller très vite, être très clair, être compréhensible de tous les publics. Moi, je venais de Charlie Hebdo ou j’avais l’habitude de dessiner pour un public averti.

Et dans l’émission avec Dorothée, vous dessinez maintenant pour les enfants..

C’est d’ailleurs ce qui me plaît le plus. Je trouve que la bande dessinée actuelle évolue très mal. C’est de l’enfantillage, ils croient tous faire de la B.D. pour adultes et ils ressortent les trucs les plus éculés : le sexe et la violence. On nage en pleine crise d’adolescence prolongée. En dessinant pour les enfants, il y a une fraîcheur qu’on ne trouve plus dans la bande dessinée actuelle. Jusqu’à treize ans, ils sont complètement « écolo », ils ont un souci de préserver les choses de la nature. Après, ils s’en foutent un peu, ils sont happés par la mode ou autre chose. Les enfants, s’ils ne rigolent pas, ça se voit toit de suite. J’aime beaucoup ce côté spontané !

Vous n’avez pas autant abandonné le dessin satyrique. Comment le dessin de presse a-t-il évolué ?

Il est un peu délaissé parce que la plupart des dessinateurs se tournent vers la B.D  Une raison à cela : Il y a de moins en moins de journaux d’opinion. Il y a d’excellents dessinateurs qui devraient faire du dessin de presse. Mais beaucoup d’entre eux trouvent que suivre l’actualité d’un quotidien ou d’un hebdo est un esclavage. Ils préfèrent se régaler pendant six mois sur un album, fignoler leurs dessins. Moi, j’ai plutôt une mentalité de journaliste. Même à l’émission de Dorothée, je fais mes dessins sur le tas.

Patrick Lavalle

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