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8-14 ans : l’esprit critique se développe

France-Soir – 3 octobre 1988

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QUI n'a pas son téléviseur (couleur) et un petit deuxième (50% des familles) cédé aux enfants (dans 22% des cas)?
« Si les jeunes sont toujours aussi voraces, explique Joël Le Vigot, président de l'Institut de l'enfant, les 8-14 ans sont des consommateurs exigeants et critiques ».
En 1986, ils passaient 26 heures par semaine devant le petit écran. En 1987, la moyenne dégringolait à 21 heures et 45 minutes. Et en 1986, la baisse se poursuit avec 21 heures et 40 minutes. Aujourd'hui, on choisit son programme. Et grâce au magnétoscope, 22 % de veinards s'offrent une super-sélection.


Rêver tranquille
Souvent interdits de télé à l'heure des corn-flakes et après 20 heures en semaine, ils se rattrapent après l'école, les mercredis et les week-ends. Les 10-15 ans préfèrent se planter seuls devant le poste (dans 40 % des cas) plutôt qu'en famille (37 %) ou entre copains (21 %): pour choisir son feuilleton et rêver tranquille.
Magazine TV en main (pour 66% d'entre eux), on sélectionne ferme. « Même si, pour les plus petits, raconte Joël Le Bigot, ce n'est qu'un prétexte pour bavarder avec les parents. » Et on zappe beaucoup moins que papa-maman, quitte à laisser la TV en veilleuse (dans 70 % des cas) en attendant les chasses-poursuites de Tom et Jerry sur « Ça cartoon ».
Leur télé à eux. Ils aiment (75%). Et sans complexe. Et les premiers de la classe comme les cancres engloutissent les mêmes menus. Mais ras-le-bol des séries de science-fiction à haute dose.
« Les enfants en ont marre d'être pris pour des robots, s'exclame Joël Le Bigot. Il leur faut des programmes variés, pour toutes les humeurs et pour tous les goûts. Beaucoup plus éclectiques qu'on ne le pense ».
Pas étonnant alors qu'ils bâillent devant San-Ku-Kaï, soupirent avec Eden et Cruz dans Santa Barbara (« le Sissi de Dallas », dixit le président de l'Institut de l'enfant) et préfèrent traquer le voyou avec Starsky et Hutch. Quant aux héros de chair et d'os (les Martin, Dorothée et autres Collaro), ils sont en perte de vitesse. Place à Mickey, Tintin, Zorro (mis au rancard cette rentrée) et Lucky Luke : eux s'usent moins vite.


CHRISTOPHE IZARD, nouveau directeur des programmes jeunesse d'A2, a lancé sa campagne de rentrée : diversification et qualité, avec tendance au « soft » (doux) pour se recentrer sur le public filles, et répartition des horaires par tranches d'âge. Il fait une meilleure place aux coproductions françaises (un tiers) et européenne (la moitié de la totalité des productions) au détriment des sciences-fictions japonaises et américaines. Izard abandonne les achats en vrac pour effectuer un choix, produit par produit. Enfin, il a axé ses nouvelles émissions sur le burlesque et des rubriques « infos » (livres, centres de loisirs, sciences, jeux Olympiques...) glissées malicieusement entre dessins animés et feuilletons.


Deux heures de télé par jour
- Les heures de pointe : de 18 heures à 20 heures et les mercredis et week ends (jusqu'à 4 heures par jour).
- Un enfant sur cinq se branche dès le matin, deux ou trois fois par semaine (un sur trois chez les 7/8 ans, un sur dix chez les 11/14 ans).
- Un sur deux des 12/14 ans regarde le film du soir.
- En moyenne, deux heures de télé par jour.


Les records d'écoute par âges.
- Le matin : les petits
- le mercredi : les 8/10 ans
- le soir : les 11/14 ans.


Qui aime quoi ?
- Les 4-6 ans : les dessins animés.
- Les 78 ans : du varié et du « soft » Les Schtroumpfs. Disney Channel. Inspecteur Gadget...
- Les 9-10 ans : irruption d'émissions tous publics (Starsky et Hutch. Top 50. L'homme qui tombe à pic. Mini-journal, films et séries à 20 h 30). Emissions enfants (Disney Channel, Lucky Luke, documentaires animaliers et nature).
- Les 12/13 ans : rock, suspense et sport (clips, séries fantastiques. films d'aventures et humour, émissions sport-auto. Infos et Canal J sur le réseau câblé).


*Sources: Institut de l'Enfant.

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